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travailleurs sans papiers

168 régularisés célèbrent leurs victoires à Montreuil

17 octobre 2018 | Mise à jour le 17 octobre 2018
Par | Photo(s) : Pierrick Villette
168 régularisés célèbrent leurs victoires à Montreuil

Soirée à la CGT célébrant la régularisation de travailleurs migrants au travers de luttes.

Invités par la CGT à un buffet de la fraternité, mardi 16 octobre à Montreuil, les 168 ex-sans-papiers ont célébré le syndicalisme CGT. Encore émus de leurs récentes victoires, ils se sont engagés à toujours faire vivre la solidarité entre travailleurs de tous pays.

« Des victoires comme la vôtre, pour l'égalité et le respect des droits des travailleurs, il ne faut surtout pas hésiter à les fêter et plus encore dans le contexte politique actuel où certains voudraient pointer les travailleurs migrants comme responsables du malheur des autres », a martelé Philippe Martinez. Face aux quelque 200 participants à ce pot de l'amitié et de la solidarité, le secrétaire général de la CGT s'est félicité des combats menés entre mars et avril derniers par ces 168 travailleurs dans des conditions très difficiles, parfois même extrêmes. « J'ai pu le constater sur le piquet de grève de Wissous (Essonne) ou l'on s'est croisés, ça a été un moment important ».

Madi Sako (Sepur Wissous) y était, sur ce piquet de grève. Avec ses collègues, il a affronté six semaines d'occupation du lieu de travail sans trop savoir ce qu'il en ressortirait : « Quand la CGT nous a tous réunis ici, le 11 février [pour les informer de la stratégie syndicale et des modalités de la mise en grève, NDLR], je n'imaginais pas du tout ce qui allait se passer et encore moins qu'on pourrait tous être régularisés un jour, alors je me félicite pour nous tous, mais je pense aussi à tous ceux qui viennent derrière nous et qui mènent en ce moment le même combat », a-t-il affirmé. Clin d'œil à la bataille en cours des salariés de BSL Propreté dans les salles de fitness Keep Cool et l'Appart fitness de Paris.

« On sera toujours fidèles à la CGT »

Mohamed, un Malien arrivé en France il y a 1 an, employé de France Routage en Seine et Marne est très ému. Et émouvant. Il veut saluer Philippe Martinez et tous les membres de la CGT qui se sont relayés 24 h/24 h sur les sept piquets de grève, en particulier Jean-Albert Guidou (Collectif travailleurs migrants) et Patrick Masson, secrétaire général de la CGT 77.

Je suis aujourd'hui heureux d'être ici avec vous, je veux vous remercier pour tout ce que vous avez fait pour nous, pour nous sortir de la souffrance, j'espère que vous resterez toujours à nos côtés pour continuer le combat et je vous assure que nous, on sera toujours fidèles à la CGT

Philippe Jalouste, de la CGT du Val-de-Marne voudrait que chacun garde bien en tête le facteur clé du succès d'une telle lutte : « C'est parce qu'avant la vôtre, il y en a eu bien d'autres et qu'on a gagné en efficacité dans l'organisation en amont de la grève ».

« Grâce à la CGT, je suis devenu quelqu'un »

Sissoko Oussman est de ces « antérieurs » qui ont fait la grève de 2009. « Je me souviens du jour où je me suis pointé ici, à Montreuil, en pleurant. Aujourd'hui, grâce à la bataille menée avec la CGT, j'ai obtenu mon permis poids lourds, je suis chauffeur et je suis sorti de cette misère que tous les travailleurs sans papiers connaissent. Alors je suis venu vous féliciter, mais aussi remercier tous ceux qui se sont battus avant nous, on n'oubliera jamais ». Lui succède à la tribune un jeune homme si fébrile qu'il en oublie de dire son nom. « Je n'ai pas les mots pour dire… Grâce à la CGT, je suis devenu quelqu'un ».

Maka (piquet du Chronopost dans le 91) remercie chaleureusement la CGT et tous ses militants qui ont toujours été présents à leurs côtés pendant les 3 semaines de grève. « C'était très difficile, on était dans une sorte de prison, sans nourriture, on a beaucoup souffert, mais la CGT nous a permis de tenir jusqu'au bout et M. Martinez, que je salue, nous a obtenus des vivres ». À ses camarades de lutte, il adresse cette promesse :

Jamais nous n'abandonnerons le combat pour l'égalité des droits entre tous les travailleurs, jamais nous ne nous désolidariserons de la CGT, toujours nous soutiendrons les prochains jusqu'à renverser ce système d'exploitation des travailleurs. Vive la CGT !

En clôturant cette séquence de témoignages, Patricia Tejas, membre de la Commission exécutive confédérale et pilote du collectif travailleurs migrants, a tenu à saluer la plus remarquable absente de la soirée : « Vous la connaissez tous, elle devait nous rejoindre, mais elle est en ce moment même en train de négocier la fin du conflit des TSP de BSL propreté/Keep Cool ». Tonnerre d'applaudissements dans le patio à l'énoncée du nom de Marilyne Poulain (du collectif travailleurs migrants). On apprendra quelques heures plus tard que toutes les revendications des grévistes ont été satisfaites.