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VIOLENCES SEXISTES

Violences au travail, l’AVFT aux abonnés absents

16 février 2018 | Mise à jour le 17 février 2018
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Alors que le nombre de saisines de femmes victimes de violences au travail a doublé entre 2015 et 2017, la seule association spécialisée dans ce registre (l'AVFT) précis se voit « contrainte de fermer son accueil téléphonique, faute de moyens humains et financiers ».

Plus personne au bout du fil. En pleine affaire Weinstein, alors que le nombre de saisines de femmes victimes de violences au travail a doublé entre 2015 et 2017, la seule association spécialisée dans ce registre précis se voit «contrainte de fermer son accueil téléphonique, faute de moyens humains et financiers». L'Association de lutte contre les violences faites aux femmes au travail (AVFT) est pourtant «un point d'appui indispensable pour les syndicats et la CGT en particulier, précise le syndicat. Elle accompagne les équipes sur les cas les plus difficiles (en fait à peu près tous), et forme chaque année près d'une centaine de militant·e·s CGT sur la question des violences sexistes et sexuelles».

Toutefois, elle ne dispose, en tout et pour tout, que de cinq salariées à temps plein. Ayant déjà atteint un point de totale saturation en 2014, l'association avait tiré la sonnette d'alarme. «Nous avions alors précisément expliqué en quoi consistait le travail –essentiellement juridique– de l'association et quelle était sa pertinence au soutien des procédures des victimes  de violences sexuelles au travail. […] Cette alerte n'a pas suscité la moindre réaction des pouvoirs publics.», regrette-t-on à l'AVFT.

«Comment le gouvernement peut-il prétendre “faire de l'égalité femmes/hommes une grande cause nationale” en laissant la seule association de lutte contre les violences au travail fermer son standard faute de moyens? s'indigne Sophie Binet, pilote du collectif femmes-mixité CGT. La situation de l'AVFT illustre, hélas, la politique du gouvernement en direction des femmes: des annonces sans moyen humain ni financier pour les concrétiser, un angle mort sur le travail, pour surtout n'imposer aucune “contrainte” au patronat.»

Alors que 20 % des femmes sont victimes de harcèlement sexuel au travail et que 10 viols ou tentatives ont lieu chaque jour au travail, la CGT exige le déblocage immédiat des moyens financiers nécessaires pour permettre à l'AVFT de poursuivre ses missions et de répondre à toutes les sollicitations.