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AÉRONAUTIQUE

La CGT Latécoère fête le siècle d’histoire du groupe et prépare l’avenir

13 avril 2018 | Mise à jour le 16 avril 2018
Par | Photo(s) : Rémy Gabalda / AFP
La CGT Latécoère fête le siècle d’histoire du groupe et prépare l’avenir

Les employés du groupe Latécoère manifestent devant l'usine de Périole, en septembre 2016.

À l'occasion d'une journée organisée le 6 avril à Balma (Haute-Garonne), sur le thème « 100 ans de luttes sociales à Latécoère », le syndicat CGT fêtait à sa manière l'anniversaire de l'équipementier qui offrait en 2016 à ses salariés deux PSE et un plan de cession. L'avenir de la filière et les enjeux industriels en Occitanie étaient également abordés.

« Impossible de défendre l'industrie sans participer au combat de ceux qui y travaillent. » Nadia Pellefigue n'est pas une salariée de l'équipementier aéronautique, dont les premiers avions sortent en 1918 des chaînes de l'usine installée à Montaudran (Haute-Garonne). Elle n'est pas plus une militante de la CGT, la doyenne et majoritaire organisation de salariés chez Latécoère. Nadia Pellefigue est l'une des vice-présidents de la région Occitanie, en charge du développement économique, de la recherche, de l'innovation et de l'enseignement supérieur.

Son intervention, à l'occasion de la table-ronde qui clôture la journée d'analyse et de débat, fait mouche. Oui la région est intervenue en 2016 auprès de Latécoère, au moment du PSE, mais son action demeure limitée par la loi relative au plafond des participations publiques aux entreprises et par les orientations de la Commission européenne en matière de politique industrielle… Des fonds existent, certes, mais priorité est donnée au soutien à la recherche et développement, à la formation continue et aux TPE-PME « qui constituent 95 % du tissu entrepreneurial du territoire ».

À stratège, stratège et demi

L'explication suscite des réactions agacées et des réponses argumentées de la part des salariés de Latécoère et de la filière. « Nous avons pris connaissance du plan régional de soutien à la filière aéronautique, rétorque un militant d'Airbus, mais pourquoi confier le suivi et le pilotage de l'initiative à l'UIMM (Union des Industries et des Métiers de la Métallurgie), sans laisser ni place ni voix à une représentation des salariés ? Lorsque Airbus était encore société nationale, en 2000, la recherche et le développement représentaient 7 % du budget. Le montant est aujourd'hui inférieur à 4 %. »

Tandis que l'évocation des grands repères chronologiques de Latécoère à Toulouse et le récit des luttes sociales conduites par les salariés de l'équipementier nourrissent les mémoires, ils fournissent aussi du grain à moudre aux militants : « Si nous avons décidé de célébrer cette histoire particulière, c'est précisément dans une perspective militante, rappelle Florent Coste, le secrétaire du syndicat CGT Latécoère, dans la préface d'une brochure éditée pour l'occasion. Car, si nous nous intéressons aux combats d'hier, c'est d'abord dans la perspective de ceux à venir qui seuls nous préoccupent. »

Une mémoire comme un écho

Et ils sont nombreux. La filière, tout d'abord, vit un véritable paradoxe : le donneur d'ordre Airbus et la filière ont le vent (financier) en poupe, tandis que les sous-traitants souffrent et les nouveaux programmes sont à la peine. Mais jusque-là tout va bien. Airbus annonçait au printemps le recrutement en 2018 de 800 personnes à Toulouse (1 500 dans le monde), en même temps qu'un plan de redéploiement interne qui viserait tout de même la suppression de 470 postes en France (3 600 dans le monde). L'industrie, ensuite, voit en Occitanie le nombre de ses emplois reculer depuis 2006.

« La célébration des 100 ans de luttes sociales à Latécoère fait écho avec notre réalité, ajoute Lionel Pastre, le secrétaire régional de la CGT Occitanie. Celle, notamment, de l'aménagement d'un territoire marqué par la métropolisation et par le développement d'une mono-industrie autour de l'aéronautique et de l'aérospatial. » Et que dire des batailles menées en faveur de conventions collectives de haut niveau, de l'amélioration des conditions de travail et du pouvoir d'achat des salariés ? « Elles visaient chez Latécoère la création et la défense d'un statut, conclut un délégué syndical CGT chez Cap Gemini. Tout comme la revendication portée par les cheminots en ce moment. » Quand hier t'apprend aujourd'hui…