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HÔPITAL

Victoire pour la lutte à l’hôpital psychiatrique du Rouvray

11 juin 2018 | Mise à jour le 11 juin 2018
Par | Photo(s) : Charly Triballeau / AFP
Victoire pour la lutte à l’hôpital psychiatrique du Rouvray

Victoire pour les grévistes de la faim à Rouvray

Trente postes, une unité pour les adolescents, une autre pour les détenus ayant besoin de soins : la longue lutte unitaire des professionnels de l'hôpital psychiatrique du Rouvray (Seine-Maritime) a fait céder l'ARS ce vendredi 8 juin.

Il leur aura fallu plusieurs semaines de grève, à l'initiative de l'intersyndicale (CGT, Sud, CFDT, CFTC) et dix-huit jours de grève de la faim de sept d'entre eux. Mais les personnels hospitaliers de l'hôpital psychiatrique du Rouvray, à Sotteville-lès-Rouen (Seine-Maritime) ont fini par gagner, au moins en partie, vendredi 8 juin. Leurs revendications ? La prise en considération des patients et donc des besoins de l'hôpital en personnel : ils réclamaient la création de 52 postes d'infirmiers, d'aides-soignants… l'ARS a fini par devoir en accorder trente en deux étapes : 21 cette année et 9 au premier semestre de l'an prochain. À cela s'ajoute l'ouverture d'une unité spécifique consacrée aux adolescents, et une unité dédiée  aux détenus qui ont besoin de soins psychiatriques. Une belle victoire. Le protocole d'accord a été adopté à l'unanimité.

Reste que l'hôpital public dans le pays continue de souffrir et que la psychiatrie est gravement atteinte : fermetures de lits voire d'unités, manque de moyens considérables au point de renvoyer à la rue et à l'errance nombre de patients ayant besoin de soins, mise en place de procédés normatifs en lieu et place des prises en charges personnalisées, mise à mal des secteurs spécifiques pour enfants et adolescents, émiettement de tout le « secteur » psychiatrique qui permet pourtant de maintenir le lien entre l'hôpital et le suivi ambulatoire dans un cadre sécurisant, manque de formations en psychiatrie ce qui inquiète quant aux perspectives d'avenir…

Au Rouvray, la situation devenait intenable et, après des semaines sans réel dialogue, l'ARS a dû céder. Emmanuel Macron a annoncé quant à lui un grand plan national pour la psychiatrie.  Les 120 000 suppressions de postes annoncées dans la fonction publique et les restrictions budgétaires à l'hôpital contredisent pourtant cette affirmation. Après le Rouvray, d'autres luttes s'annoncent.