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DISCRIMINATION SYNDICALE

Brimades et répression antisyndicale contre la CGT à la mairie de Trets

9 septembre 2019 | Mise à jour le 9 septembre 2019
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Située en pays aixois, à quelques kilomètres de la montagne Sainte-Victoire, Trets a, à première vue, tout de l'endroit où il fait bon vivre. À condition toutefois, pour les agents de la commune, de ne pas trop fréquenter, de près comme de loin, la CGT.

« Lorsqu'il y a un an et demi nous avons décidé de recréer le Collectif services publics de l'union locale (UL) de Gardanne, nous sommes allés à Trets, qui fait partie de l'UL, mais où la CGT était inexistante. Et nous avons réussi à y implanter une section syndicale qui a présenté une liste aux élections professionnelles de 2018, laquelle a fait 30 % en décembre dernier », rappelle Nicolas Margossian, du bureau de l'UL de Gardanne, dont dépend Trets.

Une belle victoire qui se transforme cependant rapidement en cauchemar. « Il y avait déjà une pression sur l'ensemble des agents, avec des suppressions de primes inexpliquées devenues monnaie courante et des conditions de travail catastrophiques, reprend Nicolas. Mais maintenant, si tu es à la CGT, c'est pire. »

Pire ? Ce sont les brimades, les vexations, les camarades que l'on n'appelle plus par leur nom, mais que l'on surnomme « la cégétiste », « le syndicaliste ».

Le maire veut se débarrasser de la CGT… par tous les moyens

Des attaques orchestrées par Jean-Claude Féraud, maire « plus à droite que la droite » de Trets, pour qui « CGT égale parti communiste », dixit Nicolas Margossian. Une sorte « d’abomination » dont il faut à tout prix se débarrasser.

Alors, tous les moyens sont bons. Ici, c'est un ancien agent de surveillance de la voie publique devenu policier municipal qui, au retour d'un arrêt maladie, s'est vu changer d'affectation sans explications. Il se retrouve désormais à « garder un couloir administratif où, si deux personnes passent dans la journée, c'est le bout du monde ».

Motif de la mutation-sanction ? Aucune ambiguïté selon notre interlocuteur : « Il est tout simplement syndiqué CGT élu en comité technique. » Impardonnable aux yeux du maire.

Une déléguée CGT au CHSCT perd son emploi, pas un hasard…

Là, c'est une employée contractuelle du service Cantines qui voit son contrat non renouvelé alors que « son responsable avait demandé sa mise en stage pour qu'elle devienne fonctionnaire ».

S'il ne lui est « officiellement rien reproché », Nicolas a de bonnes raisons de penser que sa participation au comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), avec un mandat de la CGT, n'est pas étrangère à cette éviction qui, à défaut d'être justifiée, reste légale.

Là encore, c'est le directeur des services techniques de la ville qui, embauché en février dernier pour une période d'un an, se voit licencier pour « incompétence professionnelle » après « une bousculade » avec le maire qui lui vaudra « quelques jours d'ITT ».

« Je reste au conditionnel et je n'affirme rien, mais, apparemment, il n'aurait pas voulu faire certaines choses qui ne paraissaient pas trop dans les clous », esquisse Nicolas Margossian.

Toutes les organisations CGT du département prêtent à faire face à la répression

Naturellement, l’ambiance au sein des services municipaux  n’est pas franchement au beau fixe. « À la limite, les agents sont soulagés quand c'est le collègue qui se prend le coup sur la tête. Leur logique, c’est : “C'est bon, ce n'est pas moi”. On en est là. »

Cette répression, cette discrimination syndicale pure et simple, est prise en compte à tous les niveaux de la CGT. Yann Moret, membre du bureau de l'UL CGT de Gardanne

Une répression et un climat de peur généralisés contre lesquels la CGT est bien décidée à agir. « Cette répression, cette discrimination syndicale pure et simple, est prise en compte à tous les niveaux de la CGT : unions locale ; départementale ; et coordination syndicale départementale 13 », confirme Yann Moret, membre du bureau de l'UL CGT de Gardanne.

« La réponse ne viendra pas seulement de la section locale de Trets, mais de toutes les organisations, promet Yann Moret. Un plan d'action et de mobilisation est en train d'être ficelé et va s'étaler jusqu'au 24 septembre, avec quelque chose d'important ce jour-là sur Trets, avant la manifestation à Marseille. » Rendez-vous est pris.