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Forum économique mondial

À Versailles, la CGT Île-de-France s’invite à la réception des grands patrons et de Macron

22 janvier 2019 | Mise à jour le 23 janvier 2019
Par | Photo(s) : Pierrick Villette
À Versailles, la CGT Île-de-France s’invite à la réception des grands patrons et de Macron

Rassemblement à Versailles de la CGT. Parcours de la Gare Versailles Chantier, par la rue du tiers Etat jusqu'au barrage des forces de l'ordre, interdisant l'arrivée vers le château. Un incident bref a eu lieu entre la police et les militants CGT, avec usage de la "gazeuse".

À l'occasion de l'invitation, lundi 21 janvier, des grands de ce monde à Versailles par Emmanuel Macron, la Cgt-Ile de France a convié ses propres troupes militantes à un grand rassemblement de contestation, d'interpellation et d'expression de la colère.

« On est là, on est là, même si vous ne le voulez pas, nous on est là, pour défendre les travailleurs et bâtir un monde meilleur, même si vous ne le voulez pas, nous on est là… » Ces vers ont été entonnés en chœur depuis ce matin 10 h par des centaines de militants CGT venus en nombre à Versailles se rappeler au bon souvenir du chef de l'État, Emmanuel Macron. C'est en effet ici, sous les ors du château de Versailles, qu'Emmanuel Macron a choisi de convier, le 21 janvier, 150 grands chefs de multinationales du monde entier, en route pour Davos où se tiendra le Forum économique mondial, pour les convaincre d'investir leurs deniers en France.

« Choose France », malgré les Gilets Jaunes !

« Choose France », tel est le slogan arboré par le chef de l'Élysée qui, chahuté depuis plus de deux mois par la déferlante des gilets jaunes, souhaitait avant tout rassurer les puissants de ce monde sur l'intérêt que représente pour eux l'Hexagone.

Une occasion en or, pour l'Urif-CGT et l'ensemble de ses organisations syndicales d'Île-de-France de se rappeler au bon souvenir du président des plus riches. Et de lui soumettre les urgences sociales qui enflamment le pays depuis le 17 novembre, date de l'acte I de la mobilisation des gilets jaunes.

Pouvoir d'achat, droit de décemment de son salaire, augmentation des salaires — à commencer par le SMIC — revalorisation des pensions de retraite avec abrogation de la CSG, revalorisation du point d'indice qui gèle les salaires de la fonction publique depuis plus de10 ans… Autant de revendications restées à ce jour sans réponses concrètes, estime l'Urif-CGT.

Rassurer les patrons, nouvelle provocation

« Toutes les manifestations, les grèves pour l'amélioration du pouvoir d'achat, la défense des services publics, auraient dû inciter le pouvoir à écouter et changer de politique, mais au contraire, la seule réponse de Macron et de son gouvernement aura été la répression, c'est inacceptable ! », indique le communiqué de presse de l'Urif-CGT.

Pas étonnant, du coup, que l'intention de Macron de vanter sa politique libérale et de la vendre aux grands de ce monde, soit vécue comme une ultime provocation par ceux qui revendiquent sans faiblir depuis des années — et encore plus médiatiquement depuis des mois — une meilleure répartition des richesses et une plus équitable redistribution des profits issus du travail.

Ors de Versailles contre vies plombées

Cette invitation du monde économique intervient au pire moment. La veille, l'ONG Oxfam révélait dans un rapport que 26 personnes sur terre détiennent la moitié des richesses mondiales. De quoi brouiller le message que souhaitait envoyer le président de la République. Il est vrai que personne n'est dupe. Et, les militants de la CGT comme les gilets jaunes condamnent cette politique favorable au grand patronat et aux plus riches. Et qui, ensemble, dans toutes les villes de France, ne cessent de clamer depuis des mois leur attachement à un modèle de société fondé sur la justice sociale et sur l'équitable redistribution des richesses produites.

Les revendications de l'Urif-CGT– L'ouverture immédiate des négociations salariales dans les branches et les entreprises et pour l'augmentation des salaires et du point d'indice pour les fonctionnaires ;
– Rétablissement de l'ISF ;
– Une réelle égalité salariale entre les femmes et les hommes ;
– Pas de salaire en dessous de 13 € brut de l'heure, un Smic à 1800 € brut pour un salarié sans diplôme, sans qualification reconnue et sans expérience ;
– L'augmentation des retraites et des pensions ; l'abrogation de la CSG sur les retraites et pensions ;
– Une durée de travail hebdomadaire de 32 heures avec créations d'emplois.