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TRANSPORTS

Aéroport de Notre-Dame-des-Landes : le succès d’une lutte

22 janvier 2018 | Mise à jour le 22 janvier 2018
Par | Photo(s) : SEBASTIEN SALOM GOMIS/SIPA
Aéroport de Notre-Dame-des-Landes : le succès d’une lutte

Après plusieurs années de lutte, l'abandon de la construction d'un nouvel aéroport en Loire-Atlantique est un succès pour la population qui s'est mobilisée. Jugé clivant, le sujet a donné lieu à un débat interne dans la CGT, qui n'avait pas voulu l'occulter. L'UD et le comité régional sont en tout cas satisfaites de l'aboutissement de cette situation.

Il aura fallu plusieurs décennies. Mais finalement le gouvernement a décidé d'abandonner le projet plus que controversé de nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes. « Cette décision va dans le sens des revendications que portent l'union départementale CGT de Loire-Atlantique et le comité régional CGT. Nous considérons que l'optimisation de l'aéroport Nantes Atlantique comporte plus d'atouts que la construction d'un nouvel aéroport », déclare Fabrice David, secrétaire général de l'union départementale CGT 44.

En effet, pour des raisons écologiques autant qu'économiques, la CGT considérait comme préjudiciable la construction d'un nouveau site, et réclame en revanche des investissements sur l'aéroport existant afin de rénover ses équipements, notamment la tour de contrôle et l'aérogare, pour favoriser le confort des voyageurs, développer son interconnexion avec le rail (train et tram) et améliorer la sécurité. Le syndicat revendique en outre la mise en place d'un CHSCT de site sur la plateforme. « Nombre d'investissements ont y été gelés à cause de la perspective Notre-Dame-des-Landes, ils sont devenus aujourd'hui plus qu'urgents », estime Fabrice.

Un débat non occulté

Le secrétaire général de l'UD ne cache pas que le projet a suscité des débats parfois clivants au sein de l'organisation, qui ne les a jamais occultés et a préféré au contraire les organiser et les approfondir, en particulier à l'occasion de journées d'études consacrées au dossier. En débat : le développement de l'emploi, la réflexion sur des alternatives en termes de transport, l'avenir écologique de la région, les conditions sociales de la mise en œuvre de tout projet…

« C'est et cela reste un dossier clivant en dehors et dans la CGT. Nous avons donc engagé un travail dans une démarche démocratique, avec quatre journées d'études et un avis final qui a été rendu. Un travail d'analyse fine a été réalisé, le projet a été étudié également au regard des revendications de la CGT (voir le dossier sur le site de l'UD CGT 44), pour aboutir à un avis coordonné en avril 2015. »

Durant toute la lutte contre le projet de NDDL, des syndicats comme la CGT Vinci se sont fortement investis pour s'opposer à la construction du nouvel aéroport. Parmi d'autres, comme à Airbus, le syndicat ne s'est pas prononcé, mais a attiré l'attention sur les futurs besoins d'accroissement du trafic à vocation industrielle… Le syndicat CGT de l'aéroport Grand Ouest (qui compte 2000 salariés), se félicite quant à lui de la décision qui évitera le transfert de milliers de salariés, occasionnant un accroissement des déplacements quotidiens.  Et il reste encore des possibilités alternatives à l'aérien, tel que le transport sur la Loire des productions industrielles…

Le temps de l'apaisement

Reste aujourd'hui le problème de l'avenir de ce qui s'est constitué en « zone à défendre » (ZAD). Des paysans qui avaient été expropriés s'y sont installés, ont cultivé la terre selon des méthodes plus respectueuses de l'écologie, des solidarités très fortes se sont créées. Autant d'éléments qui ne peuvent être rayés d'un trait de plume et que le gouvernement devra prendre en compte. La CGT appelle le gouvernement à faire preuve de mesure pour éviter tout dérapage et pour qu’il n’y ait aucune violence. « Nous ne plaidons pas pour une zone de non-droit, il faut avant tout faire appel au dialogue. »