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SNCF

Créer le rapport de force pour rouvrir les négociations

18 mai 2016 | Mise à jour le 14 février 2017
Par | Photo(s) : Benjamin Mengelle/AFP
Créer le rapport de force pour rouvrir les négociations

La CGT Cheminots appelle à deux jours de grève reconductible chaque semaine du mardi 19 heures au vendredi 8 heures. Thierry Nier explique les raisons des mobilisations des cheminots.

NVO : POURQUOI LES CHEMINOTS SONT-ILS DANS L'ACTION ?

Thierry Nier, secrétaire de la fédération CGT Cheminots : Ces actions portent sur la négociation de la convention collective nationale (CCN), les accords d'entreprise et le décret socle à la SNCF. Nous nous inscrivons aussi dans les mobilisations contre la loi « travail », l'inversion de la hiérarchie des normes amplifiant la portée du décret ou à la CCN.

La négociation de cette CCN est imposée par la loi du 4 août 2014 qui devait garantir un haut niveau social et de bonnes conditions de travail pour les cheminots.

Or nous en sommes loin.

La direction de la SNCF et l'UTP (patronat du ferroviaire) visent l'ouverture à la concurrence. Ils sont sur une recherche d'économies avec plus de productivité, plus de flexibilité. Les grèves des 18 et 19 mai font donc suite aux journées d'action des 9 mars et 26 avril. Lors de ces deux journées un cheminot sur deux était en grève. Le 10 mai, nous avons eu une nouvelle mobilisation avec une manifestation nationale à Paris et la participation de 15 000 cheminots actifs et retraités.

Comme premier effet, le décret socle prévu par le gouvernement mi-avril a été reporté.

SUR QUOI BLOQUENT LES NÉGOCIATIONS ?

La CCN proposée est rétrograde, elle laisse globalement le cœur des discussions à des accords d'entreprise. Des accords qui seraient soumis à de nouvelles conditions pour l'obtention de marchés…

Des propositions sont faites pour tenter de gommer le delta entre l'existant et ce qui est proposé dans la CCN, sauf que l'accord d'entreprise – au-delà de sa fragilité juridique – est réfléchi sur la base de la segmentation des cheminots par activité. Ainsi les cheminots n'auront pas la même réglementation du travail selon qu'ils sont au fret, dans l'activité TGV, ou TER. La casse de l'unicité de la réglementation du travail vise la poursuite de l'éclatement.

Ce qui bloque également, c'est l'élargissement de l'amplitude de travail, une baisse du nombre de jours de repos pour la quasi-totalité des cheminots et une réduction du nombre de week-ends de repos. Et puis, il y a l'emploi. 25 000 emplois ont été supprimés en dix ans à la SNCF et le budget 2016 annonce 2000 suppressions supplémentaires.

Tout ceci alors que nous sommes de plus en plus en difficulté pour couvrir la charge de travail. Nous portons des revendications sur l'organisation de la production, la qualité du service public et l'amélioration des conditions de travail.

Nous sommes en sous-effectifs dans la quasi-totalité des établissements, ils préconisent plus de fermetures de gares et de lignes. Quant aux salaires, en 2015 nous avons obtenu 0 % et l'année précédente 0,2 % !

QU'EN EST-IL DE LA DÉMARCHE UNITAIRE ?

Nous avons présenté une base revendicative commune à sept organisations syndicales, mais elle n'a pas été entendue. Nous sommes quand même venus avec nos propositions alternatives portant sur l'amélioration de la réglementation actuelle et la création d'un équilibre entre les cheminots du public et du privé. Malheureusement, tout cela a été écarté d'un revers de main.

Tout est sacralisé au niveau de l'accord d'entreprise ce qui est source de régression, notamment sur le niveau de sécurité de la circulation, les conditions de travail ou l'équilibre vie privée/vie professionnelle. Si les réglementations différenciées devaient voir le jour cela accentuerait encore la compartimentation de la SNCF par activité, ce qui incompatible avec un ensemble cohérent de tous les services et de tous les cheminots.

POURQUOI DEUX JOURS DE GRÈVE HEBDOMADAIRE ?

La logique de cette modalité est de permettre à tous les cheminots de tous les métiers et de tous les collèges de pouvoir s'inscrire dans le mouvement. Nous voulons négocier au niveau de la branche avec l'UTP et au niveau de la direction de la SNCF.

Nous souhaitons donc les responsabiliser sur la base d'une plateforme à sept et de propositions alternatives à quatre au niveau du groupe public. Pour le patronat la négociation est déjà close. C'est donc le rapport de force qui doit permettre la réouverture des négociations. Après les 18 et 19 mai, nous poursuivrons l'action les 25 et 26 mai.