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Victoire dans les hôtels Marriott pour des employés en sous-traitance

5 juin 2018 | Mise à jour le 5 juin 2018
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Dans deux des hôtels appartenant au groupe Marriott à Paris, un week-end de grève des salariés de la société STN Groupe, à qui est sous-traité le nettoyage des chambres, a donné raison à leurs revendications.

Hôtels de luxe, mais conditions de travail indignes. Dans le groupe Marriott, on loue des suites magnifiques à ses clients, mais on préfère éviter un traitement correct à ses employés, surtout lorsque c'est de la sous-traitance. Alors samedi 26 mai, les employés de STN Groupe de l'hôtel Renaissance Trocadéro ont décidé de se mettre en grève.

Sous-traitance : droits restreints

Ils dénonçaient la différence de traitement entre eux et les salariés du groupe Marriott. Payés au Smic par STN, ils ne bénéficiaient d'aucune des conquêtes dont les employés embauchés directement par le grand groupe d'hôtels de luxe pouvaient bénéficier. Pas de 13e mois, pas d'indemnité de nourriture et, en plus de l'absence de prime et de salaires moins élevés, évidemment aucune participation et aucun intéressement.

Le groupe Marriott a pourtant les moyens, et largement. Au premier trimestre 2016, il indiquait un bénéfice ajusté de 226 millions de dollars, en hausse de 9 % par rapport à l'année précédente. Le recours à la sous-traitance, notamment dans les conditions de STN Groupe, devient scandaleux. Outre les acquis de Marriott non accessibles pour les salariés de STN, les femmes de chambre, les équipières et équipiers ainsi que les gouvernantes sont astreints à des cadences invraisemblables, particulièrement pour nettoyer les chambres (3 par jour, quelle que soit leur taille), obligeant donc les salariés à faire des heures supplémentaires non payées. Ajoutées à cela, les tenues à nettoyer par les employés eux-mêmes, pour un groupe de nettoiement. Le comble…

Grève éclair : vrai succès

La grève a donc eu lieu, mais rapide et victorieuse ! Commencée le samedi à 9 heures, elle s'est finie le dimanche avec de nombreuses revendications satisfaites : des tenues de travail fournies et nettoyées, une pointeuse électronique infalsifiable, un passage à la catégorie B de la convention collective pour les employés (avec augmentation à la clé), un 13e mois, une indemnité nourriture… Avec en plus, aucune perte de salaire, puisqu'un jour de grève est payé et l'autre passé en congés payés !

Les positions de la CGT : Droits des salariés des entreprises sous-traitantes

La victoire des employés de cet hôtel rappelle celle obtenue quelques jours avant par ceux de l'hôtel Le Collectionneur, avec une autre grève victorieuse. Pour le syndicat CGT des hôtels de prestige et économiques (CGT HPE) ces luttes contribuent à réduire les différences de traitement entre les employés des groupes et ceux de leurs sous-traitants. D'autant que ces inégalités entre les employés des groupes et leurs collègues des structures sous-traitantes concourent, entre autres, au travail dissimulé.