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Et ça ne ruisselle toujours pas...

Frédéric Dayan
20 août 2019 | Mise à jour le 20 août 2019
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La France est  championne du monde… mais une fois encore dans les salles de marché. L’Hexagone est en effet terre de cocagne pour les actionnaires. Ainsi, quand les dividendes mondiaux ont battu un nouveau record au deuxième trimestre de l'année 2019, en hausse de 1,1% par rapport à la même période l'an passé, ceux versés dans l'Hexagone ont bondi de 3,1% ! Et ce sont ainsi 51 milliards de dollars qui ont ruisselé dans les poches des actionnaires en France. Ne cherchez plus le pognon de dingue… il est là. La France est ainsi  et « de loin le plus grand payeur de dividendes en Europe », nous dit un rapport de la société de gestion de fonds Janus Henderson Investors. La décélération de l'économie mondiale n’a pas entamé la bonne humeur des investisseurs de la planète qui se sont partagés 513,8 milliards de dollars au cours du deuxième trimestre 2019. Les actionnaires français, de leur côté se sont partagés pas moins de 51 milliards de dollars.

Ces chiffres qui frisent l’indécence ont fait bondir associations et ONG qui participent à un « Contre sommet du G7 » non loin de Biarritz où se gobergent les plus puissants de nos chefs d'États. Ces chiffres illustrent « les politiques qu'il faut transformer aujourd'hui pour financer l'intérêt général plutôt que rémunérer les actionnaires », estime l'économiste Maxime Combes, membre d'Attac. Tandis que du coté d’Oxfam France on accuse les pays du G7 de mettre « en place des politiques qui favorisent le versement de dividendes, notamment au détriment des salaires ».

Ces nouveaux records nous disent en effet au moins deux choses: d’abord que la financiarisation de l’économie n’a jamais été aussi « performante » au risque de nous péter à la figure avec une intensité telle que le crack de 2008 passera pour un soubresaut.

Ensuite ces chiffres démentent la fameuse théorie du ruissellement, sorte de mantra de la Macronie. Ces dividendes jouent à contre-emploi et se gavent d’une pression démente sur les salaires. Pour les plus modestes, les maigres gains de pouvoir d’achat arrachés par les gilets jaunes sont gagés non pas sur les profits mais sur la réduction acharnée des dépenses publiques.