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Grand débat ou grand début ?

Frédéric Dayan
9 avril 2019 | Mise à jour le 9 avril 2019
Par
Si le grand débat était une promesse, alors Emmanuel Macron, qui doit désormais annoncer ses décisions mi-avril, n'a plus le droit de décevoir. Mais à la différence de sa campagne présidentielle et à en juger par les presque deux années de son règne jupitérien, le président ne fait plus recette.

Les Français sont sceptiques. Plus de sept sur dix (71 %) pensent que le débat « est surtout un moyen de communication pour le président de la République et le gouvernement » et jugent qu'il était « nécessaire compte tenu des conflits sociaux récents ». Sceptiques mais exigeants, les Français attendent massivement un changement de politique économique et sociale, selon un sondage Viavoice publié le 20 mars.

On imagine qu'après le grand débat, les algorithmes tournent à grand débit pour décrypter le million et demi de contributions. Parions que les communicants du président « brainstorment » pour faire en sorte qu'à la fin tout colle parfaitement au programme néolibéral du locataire de l'Élysée. Car durant ces semaines de débat, la grande lessiveuse législative a continué de chauffer. L'exécutif a poursuivi sa furia réformatrice, qu'il s'agisse de privatiser les bijoux de famille comme ADP ou de transformer les retraites en régime par points.

Emmanuel Macron n'a nullement l'intention d'infléchir sa politique, poussant l'audace de nous expliquer, par la voix d'Agnès Buzyn, que dans les débats, les Français ont manifesté leur souhait de travailler plus longtemps. L'enjeu n'est plus de démontrer que ce grand débat n'était qu'enfumage. On verra très vite qu'il n'est pas non plus le grand début du progrès social. Dans cette séquence politique et sociale, la responsabilité du mouvement syndical est fondamentale : construire un rapport des forces nécessaire pour parvenir à imposer des réformes d'une tout autre nature.