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Les mots des femmes, et au-delà

Isabelle Avran
19 février 2018 | Mise à jour le 6 mars 2018
Par | Rédactrice en chef adjointe de la NVO
Libérer la parole. En mai et juin 1968, cette urgence faisait figure de mot d'ordre. Un demi-siècle plus tard, les femmes, dans une grande partie du monde, mettent de nouveau des mots, des énoncés, sur l'ignoble, sur ce fantasme prédateur de certains hommes prêts à transformer les femmes en jouets soumis à leurs désirs, en proies nécessairement dociles de leurs appétits sexuels dérivant jusqu'au viol, au crime.

Cette vague de paroles, anonymes ou non, dit l'ampleur de ce qui pourtant prend du temps à se constituer en objet d'information publique, d'analyse, de débat, de lutte contre l'impunité. Mais elle dit aussi une part de libération par le simple fait de dire « non ». Non à la violence sexiste. Non aux représentations, que l'on aurait aimé croire caduques, de femmes-objets qui saturent l'espace public. Et cette parole dit aussi combien se refuser victimes et s'affirmer sujets, actrices, relève de l'émancipation.

Mais la violence se fait aussi quotidienne lorsque persistent, dans le monde du travail, la non-reconnaissance et la sous-valorisation du travail des femmes. Moins rémunérées que les hommes, plus précaires, se heurtant pour les unes au « plancher collant » des bas salaires et pour les autres au « plafond de verre » limitant les carrières, elles continuent aussi de porter l'essentiel de la charge du travail « hors travail ». Le gouvernement prétend faire de l'égalité entre femmes et hommes la grande cause du quinquennat, mais ses réformes aggravent la précarité et privent les femmes d'outils indispensables. Madame Pénicaud s'offusque des inégalités, mais en appelle au dialogue pour les réduire quand il s'agit d'y mettre un terme.

Que vaut le travail des femmes ? La NVO pose la question dans ce numéro, qui sera disponible bien au-delà du 8 mars. Parce qu'au-delà de cette journée, il est temps de faire une priorité de la lutte commune pour l'égalité.