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RÉFORMES 2018

Ensemble, en même temps... (convergences - acte 2)

19 avril 2018 | Mise à jour le 23 avril 2018
Par | Photo(s) : Bapoushoo
Ensemble, en même temps... (convergences - acte 2)

Des cheminots bien sûr, mais pas que… Les quelque 130 manifestations qui ont eu lieu dans toute la France, jeudi 19 avril, à l'appel de la CGT et de Solidaires, ont rassemblé au-delà des agents de la SNCF. Personnels hospitaliers, fonctionnaires, étudiants (l'Unef appelait aussi à la mobilisation) ont grossi les rangs de ce qui ressemble à une première étape de la convergence des luttes.

Sous le chaud soleil de ce 19 avril, quelque 15 300 personnes selon les chiffres « indépendants » défilaient à Paris. Un « bouillonnement social », selon les termes de Mireille Stivala, secrétaire générale de la CGT Santé-Action sociale. Et une convergence des luttes qui « braque les projecteurs sur des sujets communs, par exemple la question de l'endettement des hôpitaux, du manque de financement de la santé ». Autant de sujet qui entrent en résonance avec « la réforme du système ferroviaire », analyse Laurent Brun pour la CGT Cheminots.

En pleine manifestation, on apprenait que l'intersyndicale CGT-Unsa-Sud-CFDT de la SNCF avait décidé de suspendre toute participation à la concertation avec la ministre des Transports, Élisabeth Borne et se tournait directement vers le premier ministre, Édouard Philippe. Il est vrai que les dernières annonces — la fin du recrutement au statut de cheminot au 1er janvier 2020 et le projet de filialisation du fret — ont tout de la provocation.

Salaires en berne, perte de sens du travail, incertitudes quant à l'avenir…

L'éternel débat sur les chiffres Il y a donc les chiffres de la police, ceux des syndicats et ceux d'Occurrence, réalisés par un collectif de médias et donc marqués du sceau de l'objectivité. On est prié d'y croire. Même si, les disparités sont encore telles qu'elles peuvent laissent perplexes. Ainsi, à Marseille, selon le comptage d'Occurrence 5 700 personnes manifestaient.

La préfecture tablait sur 5 000 et la CGT 65 000 ! À Paris, Occurrence donnait 15 300 manifestants. Mais rappelons que seuls les manifestants marchant sur la chaussée — et non sur les trottoirs — sont décomptés. De quoi minorer énormément les données. Même avec Occurrence.

En plus de réformes qui vont à l'encontre de l'intérêt général et, pour ce qui concerne la SNCF, à l'encontre des engagements environnementaux affichés par le gouvernement, les manifestants partagent le sentiment d'être méprisés par ceux qui sont au pouvoir. Infirmières, étudiants, fonctionnaires, salariés du privé (Carrefour…) battaient le pavé partout en France pour faire entendre leur colère et leur souffrance.

Un tel alignement des planètes de la contestation sociale devrait alerter Jupiter. Les grèves s'enchaînent dans divers secteurs et se propagent comme autant de flammèches dans des secteurs déjà rudement secoués comme les Ehpad et des maisons de retraite. Chez Air France, le conflit dans l'impasse se durcit. Quant aux électriciens, ils entrent dans l'action, réclamant un service public de l'énergie et, à l'instar des cheminots, apportent des propositions pour une autre politique.

En dehors du monde du travail, des facultés sont occupées par des étudiants qui refusent la sélection de Parcoursup à l'entrée de l'université.

Des étudiants aux retraités, des salariés du privé au public… si les situations sont différentes, les symptômes qui conduisent à ce malaise social quasi général sont similaires. La dégradation des conditions de vie et de travail est aussi clairement identifiée : une idéologie globale qui fait de l'austérité du monde du travail, l'alpha et l'oméga de sa politique tout en accordant des privilèges aux plus aisés. Tenable ? Pour combien de temps ?

Lire le communiqué de la CGT