À venir
Votre identifiant correspond à l'email que vous avez renseigné lors de l'abonnement. Vous avez besoin d'aide ? Contactez-nous au 01.49.88.68.50 ou par email en cliquant ici.
HAUT
INDUSTRIE

Filière sucrière : la CGT mobilisée contre « un désastre économique et social »

4 juin 2019 | Mise à jour le 5 juin 2019
Par | Photo(s) : Bapoushoo
Filière sucrière : la CGT mobilisée contre « un désastre économique et social »

Venus de toute la France à l'appel de la Fédération nationale agroalimentaire et forestière (FNAF) CGT, plus de 500 salariés de différents sites industriels de la filière sucrière se sont mobilisés le 4 juin à proximité du ministère de l'Agriculture à Paris pour défendre l'emploi et l'indépendance alimentaire.

Toute la filière sucre, en France, est gravement menacée. Tel est le constat de la Fédération nationale agroalimentaire et forestière (FNAF) CGT. Le groupe Südzucker a en effet annoncé la fermeture des sucreries Saint-Louis Sucre d'Eppeville dans la Somme, de Cagny dans le Calvados, et du conditionnement de Marseille dans les Bouches-du-Rhône. De son côté, le groupe Cristal Union projette la fermeture des sucreries de Toury, en Eure-et-Loir, Bourdon dans le Puy-de-Dôme, et le transfert de 50 % du conditionnement de la sucrerie d'Erstein dans le Bas-Rhin.

Des centaines d'emplois directs et indirects en jeu

« Cette restructuration d'ampleur menace plusieurs centaines d'emplois directs et indirects, plongeant les salariés et leurs familles dans la précarité et la misère», a expliqué Jocelyne Hacquemand, secrétaire fédérale de la FNAF, à l'occasion d'un rassemblement auquel ont participé plus de 500 salariés de différents sites industriels de la filière sucrière le 4 juin, à Paris, à proximité du ministère de l'Agriculture.

« Ces fermetures impacteraient l'emploi, les planteurs, les entreprises sous-traitantes, les commerces et les communes environnantes et seraient un désastre économique et social dans des régions déjà sinistrées en matière d'emploi », a-t-elle ajouté.

« Cette journée fait écho aux précédentes mobilisations. On est tous concernés. On subit tous le capitalisme », a déclaré Julien Huck, secrétaire général de la FNAF CGT, avant d'ajouter : « Si la branche du sucre est en lutte, c'est tous les salariés qui se sentent concernés. La solidarité c'est un message fort, pas inné, à construire et à préserver. »

Crise de surproduction ou soif insatiable du profit ?

Produit essentiel du secteur agroalimentaire, le sucre est un ingrédient majeur pour la fabrication et la transformation de nombreux produits alimentaires. Mais, comme l'a rappelé Jocelyne Hacquemand, pour les groupes industriels, « le sucre est une denrée spéculative à échanger sur le marché mondial au gré du marché ». Südzucker et Cristal Union utilisent la crise de la filière sucrière, survenue depuis la fin des quotas européens et des prix garantis en octobre 2017, pour justifier leurs plans de restructuration.

Toutefois, selon les syndicalistes CGT, non seulement ces groupes sont eux-mêmes responsables de la surproduction mais, avec la fin des quotas, ils « changent de stratégie » après avoir profité au maximum du règlement sucrier européen qui leur garantissait un prix fixe et élevé du sucre.

Indépendance et souveraineté alimentaire en danger

C'est pourquoi, outre un moratoire sur les fermetures d'usines, la revalorisation des salaires, la réduction du temps de travail, la création d'emplois en CDI, la FNAF CGT exige la mise sous tutelle publique de l'industrie sucrière afin de maîtriser et développer la production de sucre de betterave et de canne.

D'autant que les plans de restructuration de la filière sucrière ne menacent pas que l'emploi. Dans leurs interventions, les militants CGT ont ainsi pointé du doigt la remise en cause de l'indépendance et de la souveraineté alimentaires de la France et le risque de difficultés nouvelles d'approvisionnement en sucre de qualité des industries nationales.