Clestra : un dépôt de bilan qui menace plus de 130 emplois
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Le tribunal de commerce de Strasbourg a validé mercredi le plan de reprise « modifié » de l’aciérie nordiste Ascoval par le britannique Olympus, fragilisé après la faillite fin mai de British Steel, a-t-il annoncé.
Dans son délibéré, dont les motivations n’étaient pas immédiatement disponibles, le tribunal a annoncé qu’il faisait « droit à la requête en modification du plan », présenté vendredi dernier par Olympus, repreneur de l’usine de Saint-Saulve (Nord) et maison mère de British Steel.
Le 2 mai, le tribunal avait validé le plan de reprise par Olympus mais trois semaines plus tard, British Steel avait été mis en faillite par les autorités britanniques.
Les magistrats strasbourgeois s’étaient penchés une énième fois vendredi sur ce dossier, emblématique de la désindustrialisation et devenu un marqueur de la politique industrielle du quinquennat Macron, lors d’une audience à huis clos de près de trois heures.
Olympus avait pu apporter « une grande partie des éléments demandés » lors de l’audience tenue fin juin afin de faire le point après l’annonce de la faillite de British Steel, avait indiqué Bruno Kopczynski, délégué CFDT et porte-parole de l’intersyndicale CGT/CFDT/CFE-CGC. « C’est une bonne chose que le plan soit modifié (…) on veut continuer l’activité parce qu’il y a les moyens », a réagi Nacim Bardi, délégué CGT, insistant sur le fait que Saint-Saulve dispose actuellement d’un carnet de commandes et « travaille sans British Steel ».
La faillite du groupe britannique, numéro 2 du secteur derrière Tata Steel, ne touche pas directement Ascoval mais a évidemment jeté le doute sur le dossier de reprise d’Olympus, qui a dû donc montrer vendredi dernier une copie amendée lors d’une audience « technique », selon M. Kopczynski.
Début juin, Marc Meyohas, représentant du nouvel actionnaire d’Ascoval, le fonds d’investisements Greybull Capital qui détient les rênes d’Olympus, avait dévoilé aux salariés du site nordiste sa stratégie : ne reprendre, dans le cadre de la liquidation du groupe British Steel, que le site de Hayange (Moselle) et celui aux Pays-Bas, avec l’idée qu’Ascoval, où travaillent encore 270 personnes, les alimente en acier.
Selon le quotidien britannique Financial Times, Greybull souhaiterait intégrer sous une seule bannière les activités de fabrication de rails (Hayange) et d’acier long de FN Steel (Pays-Bas) avec celles d’Ascoval.
Greybull, qui table sur une vente de British Steel à la découpe, avait annoncé début juillet avoir reçu plusieurs offres de reprise.
Vendredi, ce plan était toujours d’actualité, avaient indiqué à l’AFP Cédric Orban, directeur d’Ascoval, et Bruno Kopczynski. Toutefois, « ça n’était pas le sujet » de l’audience, ce pan du dossier étant dans les mains des liquidateurs britanniques, avait précisé Me Guilhem Bremond, l’avocat d’Ascoval.
Créée en 1975 par le sidérurgiste Vallourec et devenue Ascoval en 2017, l’aciérie, qui fabrique des tubes d’aciers spéciaux, attendait un repreneur depuis la liquidation judiciaire en février 2018 du groupe Asco Industries, auquel Vallourec avait cédé 60% de l’usine.
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