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LIBERTÉ DE LA PRESSE

GM&S : un cinéaste jugé pour « rébellion »

14 novembre 2017 | Mise à jour le 14 novembre 2017
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Alors qu'il filmait l'action des salariés de GM&S le 20 septembre dernier, le cinéaste Lech Kowalski a été pris à partie par les forces de l'ordre qui ont endommagé sa caméra et l'ont placé en garde à vue. Il est convoqué au tribunal de grande instance de Guéret (Creuse) le 15 novembre. Un rassemblement de soutien y est programmé à 14 heures.

Après les ouvriers de GM&S, c'est maintenant au tour des journalistes indociles d'être accusés par les autorités de – selon l'expression jupitérienne – « foutre le bordel ». Le 20 septembre dernier, Lech Kowalski, un réalisateur indépendant mandaté par Arte pour une enquête sur la lutte des salariés de GM&S a été sorti de la préfecture de la Creuse par les forces de l'ordre. « Nous sommes les premiers témoins, nous confirmons que Lech ne pouvait absolument pas résister à cette éjection musclée. Nous avons compris que l'État ne tolérait pas la présence des médias pour le suivi de GM&S et le fait bien comprendre », déclare l'intersyndicale CGT-UNSA-FO de GM&S.

Malgré le coup de massue subi depuis avec 157 suppressions d'emplois sur 277, les GM&S font une nouvelle démonstration de leur courage et de leurs sentiments solidaires. Lors de l'évacuation, la caméra du journaliste a été endommagée et une heure plus tard, des policiers sont venus l'arrêter pour le placer en garde à vue durant vingt heures. Fichage, prise d'ADN, nuit dans un local sordide… « Au moment où on m'a fait entrer à l'arrière d'une voiture de police, j'ai vu un gendarme empêcher un cameraman d'une grande chaîne de télévision française de filmer », précise encore Lech Kowalski.

Tout aussi attentatoire à la liberté de la presse que cela puisse paraître, l'affaire ne s'est cependant pas arrêtée là, puisque Lech Kowalski doit passer devant le tribunal de grande instance de Guéret pour y répondre du délit de rébellion. Un appel est lancé par l'intersyndicale des GM&S pour soutenir celui qui les a suivis durant leur combat, pendant des semaines. Les syndicats de journalistes ont de leur côté également fait part de leur indignation et invité à soutenir leur confrère devant le TGI de Guéret : « Que lui reproche-t-on ? Veut-on exercer des pressions sur la liberté d'informer ? Veut-on faire un exemple afin d'empêcher les journalistes de couvrir une actualité qui dérange ? » interroge le SNJ-CGT. Le rassemblement est prévu à 14 heures devant le TGI de Guéret, place Bonnyaud.

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