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COMMERCE ET SERVICES

Hôtel Park Hyatt Vendôme : vers une issue après 80 jours de grève

13 décembre 2018 | Mise à jour le 13 décembre 2018
Par | Photo(s) : Pierrick Villette
Hôtel Park Hyatt Vendôme : vers une issue après 80  jours de grève

Piquet de grève devant le Park Hyatt Vendôme, la lutte continue depuis le 25 septembre 2018

Après trois mois de grève avec occupation de la devanture du Park Hyatt Vendôme, les grévistes entrevoient une issue au conflit. Charge à la direction du palace de saisir les contre-propositions formulées par la CGT.

« Ce n'est pas facile tous les jours, mais on est fier d'être des battants qui ont déjà tenu trois mois de grève ». Au micro devant  une cinquantaine de militants venus soutenir les grévistes, Nora, la déléguée syndicale CGT de STN (le prestataire en nettoyage de l'Hyatt) exprime sa fierté envers ses 45 collègues grévistes.
« Ce n'est pas donné à tout le monde de faire une grève de trois mois, on va le mesurer quand on va retourner au travail, quand la direction nous parlera avec suffisance, on pourra lui répondre : « Vous savez de  quoi  nous sommes-capables ! », a-t-elle scandé sous les applaudissements énergiques des militants et des grévistes.

Pour Didier del Rey (secrétaire général de l’union syndicale commerce et services CGT Paris), il y a bien des raisons de se réjouir en ce 80ème jour de grève : la dernière réunion de négociation avec la direction de l'hôtel a laissé entrevoir, enfin, une issue possible au conflit : refusant catégoriquement de céder à la revendication d'une augmentation de 3 euros de l'heure, la direction pourrait accepter la contre-proposition de la CGT, à savoir un alignement des salaires – pour les salariés de STN comme pour les salariés de l'hôtel – sur la grille des salaires en vigueur dans les quatre autres hôtels parisiens du groupe Hyatt.

Nettement plus avantageuse que la grille du Vendôme, celle-ci permettrait des revalorisations significatives de tous les salaires. Et surtout, de sortir par le haut de ce conflit par l'application d'une mesure de justice salariale et sociale. C'est à tout le moins ce qu'espèrent obtenir les grévistes lors de la prochaine réunion de négociation. Elle se tiendra le 21 décembre sous la houlette de la Direccte (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi), avec l'Hyatt et STN, le sous-traitant. « La balle est dans le camp de la direction de l'Hyatt », a prévenu Didier del Rey en remerciant les participants à cet énième rassemblement de soutien aux grévistes.

Un piquet de grève aux pieds du palace

Forts de ces avancées, les employés en lutte depuis 3 mois gardent le sourire et le moral, malgré les conditions exténuantes du piquet de grève installé à même le trottoir de la rue de la Paix, aux pieds du palace. La direction de l'Hyatt aura tout fait pour les en expulser, multipliant les demandes d'intervention des forces de l'ordre afin de démanteler le piquet de grève, saisir le matériel militant, arracher les banderoles, mais en vain.

Le Comité Vendôme débouté en justice

Quant au comité Vendôme (un collectif de commerçants du quartier) qui avait saisi le TGI afin d'obtenir l'évacuation des grévistes et l'ordre de faire cesser les nuisances acoustiques (tambourinades, casserolades, prise de parole au mégaphone), il a été débouté de ses demandes par le juge qui s'est déclaré incompétent. Une première victoire, pour les grévistes, s'est félicitée Nora : « Ici, il y a ceux qui gagnent de l'argent avec leurs commerces de luxe et nous, on a gagné le bruit, rendez-vous compte ! », s'est-elle amusée entrainant le rire général des manifestants.

Plus solidaires que jamais, les grévistes se sont donné rendez-vous le lendemain, vendredi 14 décembre, à la manifestation parisienne pour les salaires et la justice fiscale et sociale.