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LYCÉES

La mobilisation lycéenne contre les réformes Macron-Blanquer réprimée

11 décembre 2018 | Mise à jour le 11 décembre 2018
Par et | Photo(s) : Stéphane de Sakutin / AFP
La mobilisation lycéenne contre les réformes Macron-Blanquer réprimée

Manifestation de lycéen·ne·s à Paris, près de la place Saint-Michel contre les réformes de Parcoursup, le projet de service national universel (SNU) et la refonte du Bac.

De nombreux lycées sont perturbés depuis ce matin, à travers toute la France dans le cadre de l'appel à un « Mardi noir » lancé par l'Union nationale lycéenne (UNL). Cet appel qui réclame l'abandon de plusieurs réformes a engendré des blocages de lycées, et des organisations d'assemblée générale.

Une mobilisation nourrie par un symbole

Depuis le 30 novembre, l'UNL appelait à des mouvements et blocages dans les lycées français pour dénoncer les réformes Blanquer sur le bac et le système Parcoursup, mais aussi la réforme de la voie professionnelle et le prochain service national universel voulu par le président Macron.

Le mouvement des Gilets jaunes et les colères protéiformes qu'il a concentrées ont donné un élan aux mouvements lycéens. Élan qui a pris une ampleur importante après les images tournées à Mantes-la-Jolie la semaine passée.

Les violences policières passées sous silence par les autorités

Pour Angel Bethermin, secrétaire général du syndicat, lycéen à Clermont-Ferrand, le gouvernement reste sourd à leurs revendications : « Quand Emmanuel Macron fait son intervention lundi soir, il n'évoque à aucun moment les lycées et quand Jean-Michel Blanquer évoque le mouvement en cours dans les lycées, il ne parle que des violences lycéennes sans évoquer les violences policières. »

À propos des violences policières dans la vidéo tournée à Mantes-la-Jolie il explique : « c'est une volonté de domination, de montrer un État avec une police forte (…) les agents des forces de l'ordre ne sont pas tous en train d'agir de cette manière, mais partout les lycéens et lycéens se font gazer et matraquer et prennent des tirs de flash-balls. C'est ce qui se passe aujourd'hui ».

Des blocages et des mobilisations larges

Évoquant des chiffres pas encore définitifs, le secrétaire général de l'UNL indiquait que près d'un millier de lycées était mobilisé sous une forme ou une autre, avec des centaines de blocages effectifs, un chiffre qui sera plus important que lors du 30 novembre dernier.

Avec l'arrivée prochaine des vacances, le syndicat reste optimiste : « les mobilisations se feront sur les réseaux sociaux, avec des réunions », mais affirme d'ores et déjà que le mouvement restera vivace. « On peut tout à fait continuer après la fin d'année. Tant qu'on n'aura pas été écouté, on continuera. », conclut Angel Bethermin.

La ministre évoque un noyautage « politique »

De son côté, la ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal indique : « Ce qui est inquiétant, c'est que c'est tout de suite extrêmement violent » : « On n'est d'ailleurs pas sûr que ça ne concerne que des lycéens. Il y a des bandes qui s'y greffent, et puis il y a une forme de manipulation de la part de groupuscules politiques et de certains partis politiques ». Elle préfère parler de « manipulation menée par l'ultragauche », sans pourtant donner de réponses sur les questions soulevées par l'UNL.

Parmi les revendications Parcoursup : machine à sélectionner et à reproduction sociale, avec des algorithmes toujours tenus secrets à ce jour par le gouvernement, doit être abrogé.
Le service national universel : projet gouvernemental polémique pour « occuper la jeunesse » prévoit d'imposer 2 fois 15 jours à tous les jeunes de 16 ans, les premiers sous une forme de service militaire revu et corrigé, l'autre comme bénévolat contraint dans des associations. Et d'inciter à plusieurs semaines d'engagement dans d'autres actions par la suite.