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CHÔMAGE

Mobilisation en Bretagne contre le flicage des chômeurs

30 janvier 2019 | Mise à jour le 30 janvier 2019
Par | Photo(s) : CGT Chômeurs rebelles Morbihan
Mobilisation en Bretagne contre le flicage des chômeurs

Journée de mobilisation réussie pour les chômeurs lorientais rejoints par des Gilets jaunes qui, vendredi 25 janvier, dénonçaient la chasse aux privés d'emploi et les économies annoncées par la réforme du chômage en cours.

Banderoles avertissant que l'on se trouve dans une zone « à haut niveau de radiations » ou conseillant aux chômeurs de « devenir des travailleurs pauvres », passage piéton peint symboliquement sur la chaussée « parce que notre président nous a expliqué qu'il suffisait de traverser la rue pour trouver un boulot »… si l'humour était bien au rendez-vous vendredi 25 janvier devant l'agence Pôle Emploi Marine de Lorient, dans le Morbihan, les revendications de la soixantaine de membres de la CGT, rejointe, pour l'occasion, par des « gilets jaunes », étaient plus sérieuses.

« Cette action vise à dénoncer les nouvelles décisions prises par le gouvernement en matière de sanctions concernant les privés d'emploi et le durcissement de ces sanctions », explique Jean-Pierre Antoine, secrétaire du comité de chômeurs CGT de Lorient. Depuis le 1er janvier en effet, « l'échelle des sanctions a été révisée ». Sévèrement.

Des sanctions contre les inscrits à Pôle Emploi plus lourdes

Gare désormais à ceux qui « manquent à leurs “obligations”, ne se présentent pas un rendez-vous sans prévenir, ne justifient pas d'actes positifs et répétés en vue de chercher un emploi, refusent à deux reprises une “offre raisonnable” d'emploi sans motif légitime », prévient Jean-Pierre, qui mentionne des radiations de Pôle Emploi qui peuvent désormais aller jusqu'à « quatre mois consécutifs », surtout « la perte des droits pendant la radiation ». Des allocations donc.

Les chômeurs transformés en fraudeurs

Autre souci, celui de voir les conseillers de Pôle Emploi se transformer de « plus en plus contrôleurs et de moins en moins en aidants ». « Cette “offre raisonnable” d'emploi n'est plus définie par le Code du travail, mais par un entretien avec un conseiller Pôle Emploi ! » s'interroge le syndicaliste, qui craint que ces nouvelles mesures n'entrainent une « chasse aux privés d'emploi ».

« Les chômeurs sont ceux qui sont le plus contrôlés dans la société, à l'inverse, par exemple, des patrons qui se gavent d'argent public et ne créent aucun emploi », affirme Tennessee Garcia, le secrétaire général du Comité national des travailleurs privés d'emploi et précaires, venu soutenir les camarades lorientais. « On essaye de faire passer les chômeurs pour des feignants et des fraudeurs, des assistés, comme s'ils étaient responsables individuellement du fait d'être au chômage ou dans la précarité. C'est un mensonge. »

Une stratégie pour faire des économies et masquer la réalité du chômage

Un mensonge et, surtout, une bonne excuse pour le gouvernement qui voit là de bonnes raisons de dégraisser le mammouth de l'assurance-chômage. « Dans les “négociations” actuellement en cours avec les partenaires sociaux, il est question d'économiser 4 milliards d'euros. Il est clair que cette économie va se faire sur le dos des chômeurs », regrette Jean-Pierre qui rappelle d'autre part que « avec le financement de l'assurance-chômage par le biais de la CSG, donc par un impôt, à la place des cotisations sociales sur salaire, à terme, c'est l'État qui va tout décider ».

Pas vraiment de bonnes nouvelles pour cette région où, selon une étude menée par le comité de chômeurs local, « 22 % de la population active est inscrite à Pôle Emploi » et où il faut environ « 8 ans pour trouver un CDI ». Ni pour les quelque 6,5 millions de chômeurs de France d'ailleurs.

NVO, la Nouvelle vie ouvriere, le journal de l'actualité sociale, syndicale et juridique