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INDUSTRIE

« Les emplois de demain passent par l’acier »

7 novembre 2018 | Mise à jour le 12 novembre 2018
Par | Photo(s) : Jan Peter Boening / REA
« Les emplois de demain passent par l’acier »

A l'occasion de la visite d'Emmanuel Macron dans sa région, Jacques Soudidier, animateur des commissions « économie et industrie », et « emploi et formation » de la Région CGT Grand-Est livre ses réflexions sur l'industrie. Entretien.

NVO : Emmanuel Macron a entamé une semaine « d'itinérance mémorielle » dans les régions industrielles du Grand Est et du Nord. Pourquoi la CGT 54 a-t-elle demandé à le rencontrer ?

Emmanuel Macron était le 5 novembre à Morhange puis à l'abbaye de Prémontré à Pont-à-Mousson, où il a réuni des patrons d'entreprises sous le slogan « Choose Grand Est », un vocabulaire très start-up…
Une délégation CGT de Meurthe-et-Moselle a demandé à être reçue, pour porter nos revendications sur les salaires, les qualifications, les retraites. Nous avons aussi réclamé des moyens pour le CHU de Nancy menacé de nombreuses suppressions de lits.
Mais il y aussi Il y a une question forte : celle de l'emploi, et donc de la reconquête industrielle. Pour ce qui est du territoire du Grand Est en effet, le taux de chômage se situe dans la moyenne nationale entre 9,5% et 10%. Mais tous les jours 180 000 salariés doivent passer de l'autre côté des frontières, vers l'Allemagne, le Luxembourg, la Belgique ou la Suisse. Sans ces migrations quotidiennes on battrait tous les records de chômage. Ceci est valable pour les zones transfrontalières, mais à d'autres endroits comme dans le Sud de la Meurthe-et-Moselle, ou à Saint-Dié dans les Vosges, le taux de chômage atteint les 30% chez les jeunes et les seniors.

De ce point de vue, votre région est l'une des plus affectées par la désindustrialisation…

Oui, mais malgré la casse, le Grand Est demeure l'une des régions industrielles du pays. La CGT a donc eu l'idée de croiser professions et territoires pour mettre sur pied un plan de reconquête industrielle. Notre stratégie porte notamment sur deux axes convergents : la sidérurgie et l'automobile, sachant que la sidérurgie produit au 2/3 pour l'automobile.
Dans notre région, 100.000 salariés travaillent dans le secteur automobile, constructeurs et équipementiers compris. C'est du reste pourquoi le 12 octobre dernier l'ensemble des syndicats CGT de la sidérurgie et de l'automobile du Grand Est ont tenu une rencontre commune.

Dès lors, quels sont ces projets ?

Il y a tout d'abord la relance de l'acier autour de Florange. Une initiative est prévue le 23 novembre prochain à l'occasion de la fin de la période de mise sous cocon des hauts fourneaux. Une convention entre Lakshmi Mittal et le gouvernement prévoyait à l'échéance de cinq ans de réexaminer la relance de l'acier sous condition de l'état du marché et de la technologie dans le domaine du bas carbone. Aujourd'hui, la demande d'acier est en hausse et la technologie a évolué pour la récupération du CO2. Dans notre région, à Maizières-lès-Metz, se trouve le centre de recherche mondial d'ArcelorMittal sur l'acier. Les chercheurs nous confirment que des avancées ont été réalisées dans le domaine de la capture du carbone.
De plus, le recyclage du carbone permettrait de produire de l'hydrogène, ce qui fait le lien avec l'industrie automobile pour peu qu'on veuille bien investir dans cette technologie propre.
La CGT est donc venue dire qu'au-delà des start-up, elle était parfaitement disposée à parler, études à l'appui, des emplois d'avenir qu'on peut aujourd'hui créer autour de l'acier, de la sidérurgie, de l'automobile et des nouvelles technologies décarbonées. Nous n'en resterons pas à cette seule rencontre…

 

 

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