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HÔPITAL PUBLIC

L’intersyndicale de l’AP-HP mobilisait pour dénoncer la situation des hôpitaux parisiens

19 avril 2019 | Mise à jour le 21 mai 2019
Par | Photo(s) : Patrick Chesnet
L’intersyndicale de l’AP-HP mobilisait pour dénoncer la situation des hôpitaux parisiens

Regroupements hospitaliers, fermetures de lits, suppressions de postes… la « nouvelle » AP-HP voulue par Martin Hirsch a surtout tout d'une nouvelle attaque contre les services publics. Au grand dam des organisations syndicales et des citoyens.

Mobilisation réussie pour l'intersyndicale de l'AP-HP qui, ce vendredi 19 avril, réunissait dès 9 heures 30, plusieurs centaines de militants, mais aussi de citoyens ou de représentants politiques devant le siège social de l'Assistance publique et des Hôpitaux de Paris. Alors que se tenait au même moment une réunion du Conseil de surveillance, présidée par la maire de Paris, Anne Hidalgo. Et le moins que l'on puisse dire c'est que le directeur général de ce service public a du avoir les oreilles qui sifflent. « Martin Hirsch se fout de nous ! », « Stop à la casse de l'AP-HP ! », « L'hôpital est à l'os ! », la « nouvelle AP-HP » promue par Martin Hirsch a manifestement plus que du mal à passer auprès du personnel des 39 établissements parisiens.

Difficile en effet de comprendre comment l'objectif d'une « meilleure prise en charge des patients » annoncée va pouvoir être réalisé tant ce « plan de transformation » de l'AP-HP semble à l'opposé de son but.

Démantèlement d'établissements et dégradations des conditions de travail

« Ils veulent regrouper les hôpitaux parisiens en 4 supra groupes en fonction de leurs spécialisations et remplacer les différents pôles hospitaliers par des Départements médicaux universitaires (DMU) », précise Blaise Constant, secrétaire général CGT à l'hôpital Rothschild, dans le 19e arrondissement. Regroupement qui, selon lui, risque de favoriser « le démantèlement de certains établissements, comme l'hôpital Émile Roux à Limeil-Brévannes », mais aussi de « rendre toxiques des conditions de travail déjà pas joyeuses ».

Une course à la suppression d'emploi pour être à l'équilibre budgétaire

Car Martin Hirsch va devoir expliquer à ses salariés comment il compte faire en effet pour assurer cette « meilleure » prise en charge des patients alors que ce qu'il propose, c'est de supprimer entre 800 et 1 000 emplois par an jusqu'en 2023. De fermer des services et des lits. Tout cela pour « arriver à l'équilibre budgétaire ».

« Dans notre département, le Val-de-Marne, ils veulent retirer 179 lits sur les 320 du service des SLD, les soins de longue durée. Mais ce service reçoit les personnes âgées, dépendantes, qui nécessitent des soins quotidiens. Où vont-elles aller ? Dans des Ehpad privés ? », demande cet infirmier. « Bien beau de privilégier l'ambulatoire », renchérit un autre. « Mais si c'est pour que, sitôt sortis, les patients se repointent aux urgences… »

Pour les urgences, des créations de postes vitales réclamées

Les urgences parisiennes justement, ou plutôt les urgentistes, Martin Hirsch vient de répondre à leurs problèmes. En leur promettant la création d'une soixantaine de postes et la multiplication par dix de leur prime de dangerosité, qui passera à 65 euros par mois. Pas de quoi calmer les représentants des 17 SU en grève, sur les 25 que compte la capitale, présents devant le siège de l'AP-HP. Ce qu'ils veulent, c'est l'embauche de « 700 personnes pour assurer les besoins ».

« Agnès Buzyn est à côté de la plaque en ce qui concerne la politique de santé de la population. On ne peut pas continuer comme cela. Il y a des morts à l'hôpital, des collègues épuisés, des tensions dans les hôpitaux publics et on nous annonce encore des suppressions d'emplois ! », déplore Rose-May Rousseau, secrétaire générale USAP-CGT. « Qu'est-ce que l'on veut ? Pousser les gens vers un système de santé libéral et lucratif ? » Les Français, à travers différents sondages, se sont exprimés sur la question et ont déjà répondu. Ils soutiennent l'hôpital public à plus de 80 %.