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SERVICES PUBLICS

L’UD 95 organise un rallye pour la défense des services publics

3 octobre 2018 | Mise à jour le 5 octobre 2018
Par | Photo(s) : Patrick Chesnet
L’UD 95 organise un rallye pour la défense des services publics

Un rallye. C'est l'idée, originale, qu'a eue l'union départementale CGT du Val-d'Oise qui propose à ses adhérents de se retrouver pour un parcours en trois étapes, dans les trois plus importantes villes du département. Derrière un mot d'ordre commun « Rallye “ons-nous” pour nos services publics. » Premier arrêt : Cergy.
Après Cergy, le 2 octobre, la deuxième étape du rallye aura lieu à Argenteuil, en octobre, et la troisième, à Sarcelles, le 6 novembre.

Ce mardi 2 octobre, on les a vus partout dans la ville nouvelle de Cergy, dans le Val d'Oise. Devant le bureau de Pôle Emploi ou celui des finances publiques, sur l'esplanade de la fac de Cergy-Pontoise, « provocatrice de talents », à l'entrée de la Caisse d'allocations familiales ou celle de l'hôpital de Pontoise, sur le parvis de la gare de Cergy-Préfecture.

Ils ? Les militants des services publics de l'UD 95. Représentants et membres des secteurs de la santé, de l'éducation, de la poste, des transports, des impôts, de l'énergie, des services publics… « L'austérité budgétaire décidée par les gouvernements successifs se traduit par des coupes sombres bien réelles que subissent les agents du secteur public et, par ricochet, les usagers », explique Nathalie Desjacques, de l'UD 95. « L'idée est de sortir de notre entre-soi et d'entrer en contact avec ces usagers pour défendre ces services qui sont notre bien commun. »

Initiative plus que nécessaire à l'heure où, dans le « 95 » comme ailleurs, ces services sont sérieusement malmenés. Ici, au groupe hospitalier Carnelle Portes de l'Oise, c'est 100 lits de l'Ehpad Quiétude qui sont fermés. Là, chez Pôle Emploi, 4 000 postes devront être supprimés d'ici à 2022, quand le département compte plus de 72 000 chômeurs. Plus loin encore, à la SNCF, les guichets « Grandes lignes » ont disparu et les petites gares du département restent désormais portes closes ou n'ouvrent « exceptionnellement » qu'une ou deux demi-journées par semaine… Des suppressions d'emploi qui se traduisent généralement, pour ceux qui restent, par une augmentation des horaires, des restructurations et des fusions de services le plus souvent incompréhensibles, une demande, une exigence plutôt, de plus en plus affirmée de polyvalence.

À quand des instituteurs infirmiers ou des postiers cheminots ? Résultat : un mal-être général des agents des secteurs publics, qui frôlent désormais le burn-out, quand ils ne quittent pas leur boulot. Et le recours à la sous-traitance ou l'externalisation pure et simple de services entiers n'arrangent pas les choses. Car au-delà d'une mise en concurrence entre agents publics et salariés du privé, c'est une baisse évidente de la qualité du service rendu à l'usager qui est à craindre. La formation des sous-traitants laissant parfois — souvent — à désirer.

« Lutter pour imposer d'autres choix »

Quant à l'usager justement, c'est, malgré les promesses d'amélioration des services publics, le dernier souci du gouvernement, semble-t-il. Les attentes s'allongent à la Caf pendant que, dans les Ehpad, les soignants, débordés, parlent de maltraitance institutionnelle sur les patients.

Des bénéficiaires de prestations sociales ne les touchent pas, faute de savoir à qui s'adresser. D'autant moins que, avec la marche forcée vers le tout numérique prônée par Emmanuel Macron, il leur est de plus en plus souvent demandé de faire leurs démarches sur Internet.

Difficile pour les plus démunis, financièrement et/ou numériquement, ou ceux qui ne maîtrisent pas notre langue. « Nous devons lutter pour imposer d'autres choix », affirme Nathalie Desjacques. « Une autre société plus respectueuse de l'être humain. » On se « rallye » à cette initiative.