À venir
Votre identifiant correspond à l'email que vous avez renseigné lors de l'abonnement. Vous avez besoin d'aide ? Contactez-nous au 01.49.88.68.50 ou par email en cliquant ici.
HAUT
DÉPENDANCE

Maisons de retraite : « On battra à nouveau le pavé »

20 mars 2018 | Mise à jour le 22 mars 2018
Par | Photo(s) : Eve Scholtès
Maisons de retraite : « On battra à nouveau le pavé »

Céline Astugue, responsable du collectif dédié au sein de la CGT Haute-Garonne.

Le 15 mars marquait une deuxième journée nationale de mobilisation du personnel des EHPAD, publics et privés. Céline Astugue, responsable du collectif dédié au sein de la CGT de Haute-Garonne et salariée d'une maison de retraite publique à Saint-Orens (Haute-Garonne), dresse bilan et perspectives.
Quel bilan faites-vous, en Haute-Garonne, de la dernière mobilisation pour de vrais moyens dans les EHPAD ?

La mobilisation n'a pas faibli, même si les assignations en vigueur dans le service public masquent cette réalité. Elle s'organise aussi selon des modalités qui tiennent compte de la géographie du département et des capacités de mobilisation des personnels. Outre le cortège toulousain, qui accueillait les salariés des vingt maisons de retraite propriétés du groupe Edenis, des rassemblements se tenaient devant les EHPAD publics à Grenade, Saint-Orens ou Rouffiac, et devant les EHPAD privés à Toulouse. Et, parce que la Haute-Garonne est un département où les zones rurales restent éloignées de la métropole, des mobilisations étaient conduites dans le Comminges.

La problématique de la dépendance n'est pas nouvelle. Quels sont les enjeux qui sous-tendent l'expression du personnel, des familles et des associations ?

Le plus immédiat consiste pour les salariés à tirer la sonnette d'alarme. Ils se sentent agressés par les conditions de travail et le management de leur direction : on ne leur demande pas de faire du social, mais de faire tourner la boutique. Ils sont à bout de souffle. Ils se mobilisent aussi pour alerter sur les maltraitances que subissent les usagers du fait du manque de moyens humains et budgétaires. Les EHPAD ne sont plus des lieux de vie, mais des mouroirs.

Le second enjeu concerne le maintien d'un service public de la dépendance. Quelques groupes privés accaparent des activités pour lesquelles la fonction publique hospitalière est dépossédée de ses moyens humains et budgétaires. S'ils génèrent aujourd'hui des profits sur les remboursements des soins financés par la Sécurité sociale, pourquoi demain n'achèteraient-ils pas des EHPAD publics ou ne revendiqueraient-ils pas des partenariats public-privé ?

Un nouveau rapport parlementaire, signé par Caroline Fiat et Monique Iborra, vient d'être publié. Ses trente et une propositions vont-elles dans le bon sens ?

Il a le mérite de mettre les pendules à l'heure ; même si le constat qu'il dresse, la CGT le fait depuis des années. Tandis que l'ARS Occitanie et le conseil départemental de Haute-Garonne feignent la surprise en découvrant la réalité du malaise, les députées en attestent sur un point au moins : il manque bien 20 milliards d'euros si l'on veut répondre à la situation et être à la hauteur des besoins.

Quel programme pour la suite ?

Le combat continue. On ne doit pas lâcher et, c'est certain, on battra à nouveau le pavé même si les salaires des personnels sont petits. Une journée de grève, pour une aide-soignante, c'est 50 euros en moins à la fin du mois… La profession a plusieurs rendez-vous, mais la journée du 22 mars sera déterminante pour toutes les parties.