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CHIMIE

Michelin en grève le 4 octobre

2 octobre 2018 | Mise à jour le 2 octobre 2018
Par | Photo(s) : Flickr/Staffan Cederborg
Michelin en grève le 4 octobre

L'usine Michelin (pneus de poids lourds) de La Roche-sur-Yon (Vendée) est menacée. Les investissements promis après la fermeture de l'usine de Joué-lès-Tours (Indre et Loire) ont été gelés. La firme joue le moins-disant social et redirige les machines vers ses usines en Espagne et en Roumanie.

C'est un cri d'alarme que lancent les 700 salariés de Michelin à La Roche-sur-Yon. Ce jeudi 4 octobre, la CGT appelle à cesser le travail dans le groupe pour dénoncer le gel des investissements et les suppressions d'emplois sur le site. La fédération CGT Chimie ainsi que des délégations des syndicats des différentes usines du groupe ont décidé d'une mobilisation à La Roche-sur-Yon pour dénoncer les promesses non tenues par la direction de Michelin : celle-ci avait annoncé qu'elle investirait à La Roche-sur-Yon pour compenser en partie la fermeture de l'usine de Joué-lès-Tours (706 emplois).

« La direction s'était engagée à investir 100 millions d'euros à La Roche-sur-Yon, explique Antony Guilloteau, délégué CGT du site, ce projet (nommé “skipper”) devait y créer 170 emplois et développer la production pour atteindre 1,6 million de pneus par an. En 2015, la direction a divisé le projet presque par deux, n'investissant que 56 millions et ne créant qu'une centaine d'emplois, le tout pour une capacité maximale de production de 1,2 million de pneus. De plus, depuis février dernier, la direction déclare que le projet Skipper est “mis en pause.” Par ailleurs, parmi les quatre machines que nous devions recevoir deux sont parties en Roumanie et deux en Espagne ! ».

En clair, il s'agit d'investir dans des pays au moins-disant social, où les salariés sont encore davantage exploités.

L'argent public sert à désinvestir

« Parallèlement à l'arrêt des investissements, la direction supprime des emplois à La Roche-sur-Yon. L'usine est donc menacée, ce qui est scandaleux puisque Michelin a perçu de l'argent public, du CICE et que cet argent est utilisé pour acheter des machines qu'ils envoient à l'étranger » enchaîne Michel Chevalier, délégué syndical central CGT. « J'ai appris récemment que Michelin investissait 60 millions dans l'usine d'Arenda de Duero (Espagne) », précise encore Antony.

Un pacte dévastateur

Afin de se mettre au niveau d'exigence en termes de production et de compétitivité, plusieurs organisations syndicales — mais pas la CGT — ont signé en 2016 un « pacte » prévoyant notamment une organisation du travail en continu, ce qui s'est traduit par une forte dégradation des conditions de travail pour les salariés.

Selon la direction, les objectifs de rentabilité ne seraient pas atteints. En fait, « Michelin prétend avoir gelé Skipper, car les indicateurs de productivité de l'usine sont au rouge. Or s'ils sont au rouge, c'est bien depuis la réorganisation du travail » dénonce encore Antony.

Mais en juin dernier, Michelin a remis en cause ce pacte et l'a remplacé par de nouvelles contraintes. De nouveau, la CGT a refusé de signer pour une telle détérioration du travail, sans aucune garantie pour l'emploi et l'avenir de la production et du site.

La direction a refusé tout engagement sur le maintien du site, ne serait-ce qu'à l'échéance d'une ou deux années. Or c'est bien cette question de la pérennisation du site qui est la préoccupation essentielle des salariés de La Roche-sur-Yon. Et c'est pour défendre leur outil de travail, leurs conditions de travail et leur avenir qu'ils sont appelés à se mobiliser ce jeudi.