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Gilets jaunes

À Toulouse, les gilets jaunes demandent aux syndicats d’appeler à la grève

14 janvier 2019 | Mise à jour le 16 janvier 2019
Par | Photo(s) : Alain Pitton/AFP
À Toulouse, les gilets jaunes demandent aux syndicats d’appeler à la grève

Pour l’Acte 9 des Gilest Jaunes, plus de 10 000 personnes se sont retrouvées dans les rues. Ici, à Toulouse, la CGT a participé à la manifestation.

Une AG réunissant des gilets jaunes, la CGT, Solidaires, la FSU et un syndicat étudiant s'est tenue le 10 janvier 2019 à la bourse du travail de Toulouse. Les gilets jaunes demandent aux syndicats de prolonger leur mouvement par la grève.

Macron, la lettre et l'esprit de la lettreAlors que le jeudi 17 janvier, Emmanuel Macron sera présent à Toulouse pour présenter ses vœux aux armées, la lettre qu’il destinait aux Français pour ouvrir et « cadrer » le grand débat national a été diffusée hier.

Six pages de bla-bla dans lesquelles il indique que l'on pourra discuter de tout, en indiquant dès le départ que rien de ce qui a été fait dans les vingt derniers mois ne saurait être remis en cause.

Exit donc la possibilité de revenir sur les cadeaux fiscaux, l'abandon de l'ISF ou d'autres points pourtant parmi les plus cités parmi les revendications des gilets jaunes. Par contre, la lettre insiste bien sur le choix de services publics à supprimer, sur les questions de l’immigration et de la laïcité, à nouveau jetées dans le débat public comme palliatifs malsains à un vrai débat sur la politique sociale.

Quelque 300 personnes étaient présentes en soirée le jeudi 10 janvier 2019 à la bourse du travail de Toulouse pour cette rencontre entre gilets jaunes et syndicats. Des opérations similaires ont aussi été programmées dans d'autres départements que la Haute-Garonne, notamment dans l'Ariège et l'Hérault.

« Lorsque nous avons appris cette initiative, nous avons demandé à l'ensemble des syndicats d'y assister, mais à part la CGT, Solidaires, la FSU et l'Union des étudiants toulousains, les autres syndicats ont refusé », explique Cédric Caubère, secrétaire général de la CGT de Haute-Garonne.

De la méfiance à la convergence

L'objectif des gilets jaunes était de faire reconnaître leur mouvement comme une opportunité pour inverser le rapport de force et de demander aux syndicats qu'ils organisent un appel à la grève générale. Porteurs de cette demande à la suite d'une AG des gilets jaunes, la rencontre a donné lieu à un débat entre gilets jaunes et syndicalistes, certains ayant parfois aussi les deux casquettes.

Cette initiative était inédite, mais on s'est aperçu que la demande n'était ni antisyndicale ni anti-CGT. De leur côté, les gilets jaunes ont aussi vu que la CGT n'était pas anti-gilets jaunes et qu'elle mettait au cœur l'unité des salariés.Cédric Caubère, secrétaire général de la CGT de Haute-Garonne

Malgré une forte critique à l'encontre de l'appel unitaire des confédérations contre les violences, des convergences sont clairement apparues, notamment sur les salaires ou encore la justice fiscale. Outre la grève, les gilets jaunes ont sollicité les syndicats sur deux autres points : une participation commune aux manifestations et aux blocages, mais aussi une contribution militante aux opérations escargots qui seront organisées pour la venue de Macron à Toulouse le 17 janvier 2019, date où il doit présenter ses vœux aux armées.

« Il n'y a pas de problème à participer à des manifestations communes. Cela a déjà été le cas les 1er et 15 décembre, et ce samedi les deux cortèges (des gilets jaunes et des syndicats) se rejoindront. On envisage aussi un tract commun. Pour ce qui est de la grève, les syndicats ont la responsabilité de l'organiser légalement. Nous avons fait part de l'appel CGT à une journée nationale d'action de 24 heures en février. Pour qu'elle soit effective, il faut aussi que les gilets jaunes qui sont salariés en entreprise y prennent part. »

Gilets jaunes et CGT : convergences sur les ronds-points