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COMMERCE

Ouverture du dimanche : contre l’emploi

20 août 2018 | Mise à jour le 21 août 2018
Par | Photo(s) : Christophe Morin / Maxppp
Ouverture du dimanche : contre l’emploi

Manifestation contre le travail dominical

Plus qu’un ballon d’essai, la tribune publiée ce dimanche par une vingtaine de députés En Marche visant à généraliser et banaliser l’ouverture dominicale des commerces préfigure une nouvelle offensive. Alors que le commerce et la grande distribution dégraissent à tour de bras, les macronistes prétendent une fois de plus que le travail du dimanche crée de l'emploi.

Une vingtaine de députés LREM ont publié une tribune  dans le Journal du Dimanche pour « aller plus loin » dans l’ouverture dominicale des commerces dans le cadre du débat sur la loi Pacte. Ils veulent encore assouplir les règles encadrante le travail le dimanche déjà largement réformées par la loi Macron d’août 2015. Depuis trois ans les magasins situés en Zone Touristique Internationale (ZTI) peuvent ouvrir le dimanche et en soirée jusqu’à minuit sous réserve d’accord d’entreprise et sous condition de « volontariat » des salariés.

La vingtaine de parlementaires de la majorité estiment que cette loi Pacte est une « opportunité à saisir » pour aller plus loin sur le travail dominical. Tandis que lors de l’adoption de la loi Macron, en 2015, un débat est né sur l’impact du travail dominical sur la vie des salariés, la députée de la Haute-Garonne, Corinne Vignon,  signataire de cette tribune, estime que  ce n’est pas un argument :  » la structure familiale a changé. Les jeunes ne sont plus attachés à la pause dominicale comme nous pouvions l’être. Sans enfant, les jeunes salariés préfèrent travailler le dimanche et s’assurer une rémunération plus conséquente » . La députée estime que l’ouverture dominicale des magasins correspond au style de vie des français. « Beaucoup de familles sont occupées le samedi par les achats alimentaires, les pratiques sportives des enfants. Pourquoi ne pas profiter du dimanche pour faire du shopping en dilettante avec peut-être un peu moins de bouchons » . Les signataires prétendent que « loin des idées reçues, de nombreux salariés sont demandeurs de cette liberté de travailler le dimanche » . Ils affirment que cette mesure a permis la création de 1500 emplois et que les magasins ouverts le dimanche dans les ZTI ont vu leur chiffre d’affaire augmenter de 15%.

Des arguments qui ne résistent pas à l’examen pour la fédération CGT du commerce et des services qui mène de longue date le combat contre le travail du dimanche. Elle a vivement réagi ce lundi à la publication de cette tribune. « D’où sortent ces chiffres, interroge la CGT. Des chiffres, nous en avons et bien réels. Depuis la loi Macron d’août 2015, ce sont environ 20000 emplois qui ont été supprimés dans des secteurs pourtant ouverts le dimanche : Carrefour (ex Dia), Flunch, Jardiland, Castorama, Bricodépôt, Auchan, HappyChic (Brice et Jules), la Halle, Pimkie, Hippopotamus, Décathlon, Maxi Toys, La Grande Récré, Tati, Bodyguard… la liste est loin d’être exhaustive. »

Quant aux arguments sur le volontariat, ou l’aspiration sociétale mises en avant par les promoteurs de l’ouverture dominicale, la CGT commerce et services invite les députés LREM « à essayer de vivre avec 800 euros par mois. Nous verrons s’ils ne courront pas eux mêmes pour travailler le dimanche ».

La CGT réaffirme donc son « opposition à la banalisation du travail du dimanche et rappelle qu’il existe d’autres choix sociétaux pour peu que l’on veuille partager les richesses : 32 heures, augmentation des salaires, embauche des CDI à temps plein ».