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INDUSTRIE

Seita, une SCOP pour sauver 180 emplois

5 juillet 2017 | Mise à jour le 7 juillet 2017
Par | Photo(s) : DR
Seita, une SCOP pour sauver 180 emplois

Manifestation des salariés de la Seita de Riom devant la direction d'Imperial Brands le 4 juillet 2017

C'est derrière les fenêtres maculées de peinture du siège parisien d'Imperial Brands que se sont tenues mardi 4 juillet les dernières réunions sur le plan de sauvegarde de l'emploi en cours dans les usines SEITA de Riom et Fleury-les-Aubrais. À Riom où 239 emplois sont appelés à disparaître, les salariés et leur syndicat CGT défendent un projet de reprise de l'activité en SCOP qui permettrait de pérenniser 180 emplois.

Annoncé le 28 novembre dernier, ce PSE concerne le dernier site industriel de production de tabac de France ainsi que le seul centre de contrôle et d'analyse des produits du tabac dans l'Hexagone. Depuis, le syndicat CGT du site de Riom mobilise les salariés pour s'opposer à ce plan qui intervient deux ans à peine après celui qui a touché le site de Carquefou près de Nantes. Dans le bassin Riomois et sur le département du Puy-de-Dôme, la CGT au niveau interprofessionnel soutient les 239 salariés face à la quatrième puissance industrielle mondiale du tabac. Elle dénonce la course au profit qui seule peut expliquer la délocalisation en Pologne de l'activité de l'usine de Riom. « Sur l'année 2016, la SEITA, a vu sa rentabilité augmenter de 21 % et ses bénéfices doubler. L'activité est donc très rentable », s'indigne l'union départementale dans un tract.

La solidarité s'organise sur le bassin d'emploi

Un comité de soutien s'est également constitué, avec tous les acteurs de la filière tabac : planteurs, buralistes, fabrication et centre d'analyse SEITA. Celui-ci a pour ambition de rassembler au-delà de l'entreprise la population, les commerçants, les élus dans un « esprit de solidarité et de conscience de l'intérêt mutuel qui unit les activités » en territoire. « Au-delà des emplois directs et indirects dans le bassin, la délocalisation de cette industrie mettrait en danger 900 exploitations agricoles françaises, car Imperial Brands n'achèterait plus le tabac produit en France. En plus, la disparition du centre de dépannage de cigarettes intégré au site SEITA menacerait 30 % des débitants de tabac locaux », souligne la CGT 63.

Les Fralib font école

Engagés dans un bras de fer avec un géant industriel les salariés de Riom se sont attachés l'expertise du cabinet Progexa pour monter un projet industriel de reprise en société coopérative (SCOP) du site de Riom, avec 180 des 239 emplois sauvés, dans le cas où tous les ingrédients soient réunis (murs et machines à l'euro symbolique + charge de travail fournie en sous-traitance à la SCOP par Imperial Brands pendant 3 à 4 ans). La grille de la dernière usine Seita ne va donc pas se refermer au lendemain de ces dernières négociations à Paris ce 4 juillet. Dès le 6 juillet, les salariés vont rencontrer le sous-préfet de Riom et les services départementaux du ministère du Travail pour impliquer les pouvoirs publics et gagner la reprise en Scop. Par bien des points de vue, le bras de fer qu'ils ont engagé rappelle le long combat des salariés de Fralib durant 1336 jours.