À venir
Votre identifiant correspond à l'email que vous avez renseigné lors de l'abonnement. Vous avez besoin d'aide ? Contactez-nous au 01.49.88.68.50 ou par email en cliquant ici.
HAUT
PLAN SOCIAL

Contre les licenciements à Carrefour, la CGT se mobilise

11 juin 2018 | Mise à jour le 11 juin 2018
Par | Photo(s) : Clément Martin
Contre les licenciements à Carrefour, la CGT se mobilise

Rassemblement CGT devant un Carrefour Contact qui doit fermer

Chez Carrefour, la CGT ne désarme pas. Opposée à la fermeture des magasins de proximité, la CGT appelle à une mobilisation le vendredi 15 juin à Aubervilliers, lors de l'assemblée générale des actionnaires.

Le parallèle, toujours, est saisissant. D'un côté, Carrefour :

  • touche en moyenne 400 millions d'euros par an d'aides publiques (Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi, exonérations de cotisations sociales) ;
  • distribue aux actionnaires 516 millions d'euros de dividendes en 2016 ;
  • ses dirigeants s'augmentent de 78 % sur 2017 ;
  • l'ancien PDG, Georges Plassat, mène une retraite dorée à 517 810 euros par an et a touché pour 2016 près de 10 millions d'euros (dont 6,5 millions de rémunérations fixe et variable).

De l'autre, les salariés ont eu 0,2 % d'augmentation de salaire en 2017 et un malheureux bon d'achat de 150 euros (pour un temps plein).

Appel à mobilisation

Le 5 juin 2018 lors d'un comité central d'entreprise, le groupe annonçait la fermeture de 243 magasins de proximité sur les 272 mis en vente, laissant sur le carreau 1850 salariés.

C'est « pour exiger une nouvelle répartition des richesses » que la CGT appelle à une mobilisation à Aubervilliers, lors de l'assemblée générale des actionnaires le 15 juin 2018. Car la CGT ne désarme pas. Et soupçonne Carrefour de n'avoir pas cherché suffisamment des repreneurs potentiels.

Carrefour ne cherche pas de repreneurs

À l'appui de ses dires, le courrier d'un notaire dans les Deux-Sèvres adressé à la direction de Carrefour, qui dépose une « solution de reprise pour 152 magasins ». L'enseigne n'a pas donné suite. En outre, le maire (LR) de Breuillet (Essonne) a dénoncé le fait que la direction de Carrefour refusait d'échanger avec les repreneurs que la ville avait trouvés.

« En 2014, Carrefour a racheté les ex-magasins Dia pour éviter qu'ils passent à la concurrence. Alors, je doute qu'aujourd'hui, le groupe veuille les céder à d'autres », estime Laurent Lamery, délégué syndical national CGT chez Carrefour Market. Frédéric Roux, délégué syndical central CGT Carrefour proximité, ajoute : « il y a eu, selon Carrefour, 400 marques d'intérêts reçues de repreneurs potentiels. Carrefour a accepté les offres (de Mac Do, Super U, Leclerc…) pour seulement 29 magasins, soit 195 salariés concernés. Les instances représentatives du personnel n'ont eu aucun élément sur le profil des repreneurs, la direction nous informe très mal. Comment peut-on négocier les mesures de reclassement dans ces conditions ? »

La CGT contrattaque

Début juin, la CGT a saisi l'inspection du travail pour enjoindre Carrefour proximité à « respecter ses obligations relatives à la recherche de repreneur », à « reprendre les négociations de l'accord majoritaire signé le 25 avril 2018 qui a été négocié de manière déloyale ». La Direccte devrait se prononcer fin juin sur la conformité, ou non, du PSE. Que la CGT et la CFDT ont refusé de valider. En parallèle, un plan de départ volontaire prévoit la suppression de 2 400 postes au siège du groupe.

Pour contrer le plan Bompard, la CGT propose par exemple de favoriser les départs volontaires pour les salariés à 2,5 ans de la retraite pour compenser la pénibilité du métier, avec la prise en charge des cotisations de retraite jusqu'au terme de la carrière. La CGT demande aussi le reclassement de 100 % des salariés de Carrefour Proxi en interne avec une priorité aux salariés en situation fragile (les plus de 55 ans, les personnes handicapées, en mi-temps thérapeutique, les familles monoparentales…). « Aujourd'hui par exemple, on est en sous-effectif dans les supermarchés. Plutôt que de reclasser des Ex-Dia, les magasins embauchent des contrats de professionnalisation », observe Laurent Lamery. Enfin, la CGT souhaite que la direction offre la possibilité d'une reprise en Scop.