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VIOLENCES SEXISTES

L’AVFT un appui juridique

21 novembre 2017 | Mise à jour le 24 janvier 2018
Par | Photo(s) : Anja Baeker/Plainpicture
L’AVFT un appui juridique

Depuis trente-deux ans, l'Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail (AVFT) défend les victimes de violences sexuelles. D'autres associations traitent également ces situations mais l'AVFT est la seule à agir spécifiquement sur les violences sexistes et sexuelles subies dans le monde du travail, haut lieu de pouvoir et de hiérarchie patriarcale.

En aval du travail des organisations syndicales, l'AVFT intervient lorsque les victimes ne peuvent plus retrouver le chemin de leur entreprise et sont en procédure de licenciement, en long arrêt maladie, ou sanctionnées ; les cinq juristes de l'association proposent alors un accompagnement juridique au pénal contre l'agresseur et au tribunal administratif ou devant le conseil de prud'hommes contre l'employeur. Parce qu'issues, pour beaucoup, des milieux populaires ou de la fonction publique, elles « n'ont pas forcément les moyens de consulter un avocat » et ont davantage «le réflexe de l'action collective», explique Marilyn Baldeck, déléguée générale de l'AVFT.

L'association procède également à un travail de lobbying auprès du législateur et organise des formations pour les syndicats et les employeurs. Bien que les syndicats soient de mieux en mieux armés face aux violences sexuelles, observe-t-elle, certaines questions ne sont pas réglées. Il s'avère souvent difficile pour un syndicat de prendre position quand un adhérent ou un élu est mis en cause. Réclamer des sanctions contre un salarié «n'est pas dans leur ADN, […] ça se passe mieux quand c'est la direction qui est en cause».

Si l'affaire Weinstein a fait exploser le nombre de demandes d'ouverture de dossiers auprès de l'AVFT et engagé une prise de conscience auprès du grand public, Marilyn Baldeck reste tout de même pessimiste : «Les victimes ont fait le boulot, les médias aussi mais maintenant, la balle est dans le camp de l'État.» Or, les récentes réformes du travail «mettent des bâtons dans les roues des victimes de harcèlement sexuel», poursuit la juriste. La police, les parquets, les associations et l'inspection du travail manquent de moyens, et les définitions pénales doivent être réécrites.

 

Cet article est un des éléments de l’enquête publiée dans le numéro de décembre 2017 de la Nouvelle Vie Ouvrière