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Coup d'envoi du 52e congrès de la CGT dans l'Orne

8 avril 2019 | Mise à jour le 10 avril 2019
Par | Photo(s) : Patrick Chesnet
Coup d'envoi du 52e congrès de la CGT dans l'Orne

Assemblée générale pour la préparation du 52ème congrès de la CGT à la Halle aux Toiles d'Alençon, dans l'Orne.

Du 13 au 17 mai se tiendra le 52e congrès confédéral de la CGT. D'ici là, c'est le branle-bas de combat dans les départements. Comme dans l'Orne où une AG réunissait, le 3 avril à Alençon, quelque 160 délégués, et Philippe Martinez…

« Satisfaite », Isabelle Ledoux, la secrétaire générale de l'union départementale (UD) CGT de l'Orne, en Normandie, peut l'être. En cet après-midi du mercredi 3 avril, la grande salle de la Halle aux toiles d'Alençon semble en effet trop petite. Arrivés de L'Aigle, d'Argentan, de Flers, de Mortagne-au-Perche, de Domfront, ils sont plus de 160 à s'y presser pour l'assemblée générale convoquée par l'UD. Métallos, profs du public et du privé, cheminots, hospitaliers, postiers, représentants d'organismes sociaux (CAF, CPAM), ou des finances, de la pénitentiaire ou du commerce, retraités… tous sont venus préparer le 52congrès confédéral qui se tiendra à Dijon (Côte-d’Or), en mai prochain.

Et si la présence de Philippe Martinez, secrétaire général, une « première » dans le département, peut expliquer cette belle mobilisation, ce n'est pas la seule raison. Les propositions d'amendements au document d'orientation qui sera adopté lors de ce congrès et déterminera la politique du syndicat pour les trois prochaines années doivent être déposées au plus tard le 15 avril. Autant dire demain.

L’enjeu du congrès est de «retrouver des valeurs collectives»

Alors « il faut se bouger les fesses », comme le rappelle le « général » avant de motiver ses troupes. « Le monde est en train de changer. Il y a des gens qui travaillent le dimanche, des auto-entrepreneurs, des “Uber” : sont-ils des traîtres à la classe ouvrière ? Juste des gens qui cherchent à bosser ! La CGT a des arguments solides, viables, mais si elle veut rester un syndicat de masse, elle doit être ouverte sinon les salariés vont aller voir à côté. L'enjeu du congrès, c'est de retrouver ces valeurs collectives. »

Message manifestement bien entendu par les membres de l'assistance pour qui ces questions de syndicalisme et représentation syndicale, de rapport de force dans les entreprises, lesquelles constitueront l'un des thèmes centraux abordés lors du congrès, sont quotidiennes. « Embauches d'ICT hors statut qui représentent désormais 50 % du personnel » ici, « difficultés à entrer en contact avec les syndiqués “isolés” ou certains salariés » là, « informatisation et disparitions de postes » là encore, les exemples sont en effet nombreux des problèmes rencontrés par les militants sur le terrain. Cela n'empêche pas l'UD de constater une augmentation du nombre de ses adhérents depuis 2016. « L'avenir de la CGT se joue dans notre capacité à syndiquer et mettre en responsabilité les jeunes », explique Isabelle Ledoux. Une main tendue vers les jeunes du département, mais pas qu'eux. « La continuité syndicale est également un point important. Les retraités comme les privés d'emploi ont aussi des revendications », précise la responsable syndicale, qui prône une « CGT de proximité » auprès des salariés et des citoyens.

De quoi donner du grain à moudre aux futurs délégués avant de partir pour le congrès.

 

Archiviste à Alençon, Bruno Leblanc sera l'un des 5 représentants de l’Orne au 52e congrès confédéral

Si Bruno avoue ressentir une « certaine fierté » à l'idée d'avoir été choisi pour être l'un des cinq délégués qui représenteront l'Orne, en Normandie, au 52e congrès confédéral, il ne nie pas non plus la « pression » qui vient avec, « à partir du moment où l'on reçoit le document d'orientation ». Pas question en effet d'« arriver les mains vides » à Dijon.

D'abord, « s'imprégner » des quelque 90 pages et des cinq thèmes proposés à la réflexion des syndiqués dans le texte. Sans oublier les annexes statutaires et autres rapports d'activité, financier et de la CFC à avaler par la même occasion. Pas toujours simple.

Il faut « lire, relire, échanger », avec les camarades de l'UL, ceux qui sont déjà allés à un congrès, rencontrer également les autres syndicats, « prendre en compte leurs observations, leurs demandes », explique cet archiviste au conseil départemental, qui reconnaît que sa nomination a relancé les motivations autour de lui.

Une demande, ou plutôt un amendement, Bruno en a justement un à proposer pour le document final. Pour l'intitulé n° 22, lequel tient en une ligne : « La précarisation de l'emploi est l'arme du patronat. » Trop restreint, réagit ce fonctionnaire et militant CGT de longue date. « Ce n'est pas seulement l'arme du patronat, mais aussi celle des politiques. Eux aussi, des mairies jusqu'au plus haut niveau du gouvernement, créent sans scrupules des CDD, des mi-temps, des “missions” et favorisent la précarisation. »  Une « ubérisation » des fonctionnaires et des services publics qui, pour Bruno, nécessite que l'on tire la sonnette d'alarme. Proposition relayée…