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CONDITIONS DE TRAVAIL

En Loire-Atlantique, la CGT attaque Walor aux prud’hommes

24 janvier 2019 | Mise à jour le 24 janvier 2019
Par | Photo(s) : xb/PRESSE OCEAN/Maxppp
En Loire-Atlantique, la CGT attaque Walor aux prud’hommes

Le 18 janvier 2019, 56 employés de l'usine Walor à Légé dans la Loire Atlantique ont déposé des dossiers aux prud'hommes de Nantes pour dénoncer leurs conditions de travail.

Cinquante-six ! C'est le nombre de dossiers que la délégation CGT de l'entreprise Walor, en Loire-Atlantique, déposait vendredi 18 janvier devant les prud'hommes de Nantes. Soit plus d'un salarié sur deux concerné.

« Pas la peine de tourner autour du pot, les conditions de travail ? Elles sont désastreuses » , affirme Joseph-Marie Nguene, secrétaire du comité d'entreprise et délégué syndical CGT de Walor, société installée à Legé, en Loire-Atlantique. Et pour cause. Pour lubrifier correctement l'usinage des pièces utilisées dans les systèmes d'Airbag dont ce sous-traitant automobile s'est fait une spécialité, il faut de « l'huile de coupe », un liquide de refroidissement spécial pour usiner des pièces pour le matériel automobile. Beaucoup d'huile.

Résultat : « Les salariés travaillent dans un brouillard permanent contenant des substances cancérigènes que l'on respire tous les jours, dans des conditions sonores qui dépassent la norme et une température maximale » , détaille Joseph-Marie, qui appuie ses propos en rappelant que « lors de sa dernière réunion, le 14 décembre, la médecine du travail a ordonné à l'employeur de faire un prélèvement de sanguin sur 10 salariés de manière à vérifier le taux de plomb dans leur sang ! »

Ce, alors que la direction de l'entreprise continue de son côté de faire la sourde oreille aux directives et recommandations répétées de la Caisse d'assurance retraite et de la santé au travail (Carsat), dont l'un des rôles est justement de prévenir les maladies professionnelles.

Plus d'un salarié sur deux aux prud'hommes

Inacceptable pour la CGT de Walor qui, depuis les élections gagnées de 2015, se bat pour faire respecter les droits garantis par la convention collective de la métallurgie applicable aux salariés du secteur en Loire-Atlantique. « Depuis 2015, nous avons obtenu les primes de douche et d'habillage, qui n'étaient pas respectées dans l'entreprise et aujourd'hui, nous revendiquons une prime pour travaux pénibles insalubre et dangereux, conformément à l'article 25 de notre convention collective » , explique le leader syndical.

Prime dont le montant minimum est aujourd'hui de 0,47 euro de l'heure. « Après nous avoir proposé 0,25 euro, avec un an et demi d'arriérés, ce que les élus ont refusé, la direction nous a finalement dit “Circulez, il n'y a rien à voir !” »

La direction dans une posture de blocage

Une fin de non-recevoir à laquelle la CGT et les élus du personnel de Walor ont donc décidé de répondre en déposant, vendredi 18 janvier, 56 dossiers devant le Conseil des prud'hommes de Nantes, soit pour cette société dont l'effectif est de 103, plus d'un salarié sur deux !

Reste que ce dossier groupé devrait être suivi par un autre. Car ces revendications, justifiées, de versement de prime ou d'amélioration des conditions de travail non pas été sans conséquence pour Joseph-Marie Nguene. Le 18 décembre dernier, le délégué du personnel-ci se voyait mis à pied pour une semaine. Une procédure abusive, selon Jean-Luc Dupriez, défenseur syndical, qui constate « une pression sur tous les salariés » et « répression syndicale depuis que le syndicat s'est créée, en 2005 » .

Pis, « il y a de la part de la direction une volonté d'exacerber des tensions raciales », précise cet ancien délégué syndical dans la métallurgie. Des propos confirmés par Joseph-Marie qui évoque « des cas de vandalisme sur les voitures des salariés d'origine étrangère sur le parking de l'entreprise » et reconnait s'être fait traiter de « Négro » par l'un des cadres de l'entreprise.

En attendant le dépôt d'un nouveau dossier pour demander l'annulation de la mise à pied signifiée au leader syndical, une première tentative de conciliation concernant les 56 dossiers est prévue pour le 9 avril.