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INDUSTRIE

GM&S, quand la lutte se radicalise

17 mai 2017 | Mise à jour le 18 mai 2017
Par | Photo(s) : Pascal Lachenaud / AFP
GM&S, quand la lutte se radicalise

Les salariés de GM&S La Souterraine (Creuse) sont en lutte pour le maintien de leur usine depuis des mois. La colère s'exacerbe au point qu'ils ont « piégé » l'usine le 11 mai dernier. Alors qu'une réunion se tient ce lundi après-midi à la préfecture de la Creuse, la solidarité grandit. Un appel à la population est lancé pour un rassemblement mardi 16 mai devant le site à 15 h.

Ce n'est pas la sérénité qui prévaut depuis jeudi dernier à l'usine GM&S La Souterraine, sous-traitante de l'automobile. La colère ne cesse de grandir après des mois et des mois de lutte pour le maintien de la production et de l'emploi, et l'absence de réaction des donneurs d'ordre, Renault et PSA notamment. C'est dans ce contexte qu'une machine a même été découpée au chalumeau le 11 mai… Mais la tension semblait quelque peu retombée le vendredi. : « Détruire son outil, c'est d'une grande violence pour les ouvriers. Je les connais bien, mais hier je ne les reconnaissais plus. Jamais je ne les ai vus avec des visages aussi graves, des expressions aussi dures », témoigne l'une des salariées présentes sur le site. Les salariés ont piégé leur site, qu'ils ont mis sous surveillance jour et nuit dans un souci de responsabilité. Ce vendredi, la première nuit de garde est passée et les traits sont toujours tendus, mais le passage incessant des journalistes, de délégations d'autres entreprises, de représentants d'associations ou de simples citoyens mettent du baume au cœur aux salariés.

Un bassin d'emploi entier menacé

Du supermarché local qui fait livrer un caddie de gâteaux et boissons, à de simples citoyens qui viennent apporter leur soutien par leur présence ou en déposant des chèques au local syndical, on se rassure et on se rassemble autour des tables qui ont été installées au milieu des ateliers.
Dans le bassin d'emploi, les menaces en effet sont lourdes. La gare elle-même risquerait d'être fermée. Samedi était organisée une grande manifestation pour le maintien de la gare de La Souterraine à l'appel, notamment, de la CGT Cheminots.

Les GM&S sont le deuxième employeur du département. Avec les projets d'automatisation de la gare et sa fermeture potentielle, toute une population a le sentiment que bientôt il ne sera tout simplement plus possible de vivre dans ce département. Les deux lycées, dont l'un est réputé pour ses arts appliqués, l'autre sur la gestion de l'eau et de l'environnement, seront fortement affectés par l'absence de la gare.

La désertification en cascade ne fait aucun doute. Thomas Baudouin, responsable de la fédération de la métallurgie (FTM) CGT est venu sur place auprès des salariés qu'il côtoie depuis des mois pour les avoir accompagnés sur les lieux de leurs multiples actions ; Renault Le Mans, PSA Poissy etc : « A la Française de Mécanique, ou à PSA Trémery, ils regardent tous les jours leurs stocks et craignent les désorganisations. Que fait donc M Macron ?» interpelle d'emblée le dirigeant fédéral.

Rencontre décisive

Ce lundi 15 mai après-midi, le préfet organise une rencontre entre toutes les parties prenantes, dont les donneurs d'ordres et le repreneur potentiel. En attendant, la vigilance est de mise autant que l'action qui va crescendo et prend une dimension nationale. « Nous ne lâchons rien sur la mobilisation. Mardi, il y a un appel national à un rassemblement à 15h00 sur le site et mercredi nous aurons une autre action sur Paris » explique Vincent Labrousse.

À l'heure où nous écrivons, les discussions étaient en cours à la préfecture de la Creuse. Un appel à la solidarité est lancé (chèques à l'ordre du Syndicat GM&S Industie, ZI le Cheix La Souterraine.) Le Tribunal de Commerce doit se prononcer le 23 mai. « Si les choses ne bougent pas ce sera un date fatidique, mais nous avons décidé de ne pas crever dans l'indifférence » explique un salarié sur le site. Mais les GM&S n'ont pas dit leur dernier mot.

 

Mise à jour le 16 mai 2017, à 11 heures :

La réunion en préfecture qui s’est tenue lundi après-midi n’a débouché sur aucun engagement concret.

La mobilisation se poursuit avec une manifestation nationale, cet après-midi à 15 heures devant le site de GM&S.

 

Une pétition est accessible sur change.org.