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SNCF

La CGT avance des propositions pour le ferroviaire

7 mars 2018 | Mise à jour le 7 mars 2018
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La CGT avance des propositions pour le ferroviaire

Laurent Brun, secrétaire général de la fédération des cheminots à la conférence de Presse CGT Cheminot à Montreuil le 7 mars 2018

La CGT cheminots a versé ce 7 mars au débat public un rapport intitulé Ensemble pour le fer qui prend évidemment à contrepied le rapport Spinetta et refuse « le statu quo libéral ».

La Fédération des cheminots y conteste les vérités « non étayées » assénées par différents rapports, dont celui remis récemment au gouvernement pour entamer la réforme ferroviaire. La CGT réfute, notamment, les vertus prêtées à l'ouverture à la concurrence qui aurait selon Jean Cyril Spinetta « permis une augmentation des trafics, une amélioration de la qualité de service et une réduction des contributions publiques ». L'organisation syndicale conteste aussi l'idée que l'externalisation de certaines activités et missions des cheminots serait une source d'économie.

Elle avance au contraire des surcoûts d'au moins 10 % pour l'entreprise. Évoquant les fermetures de lignes de proximité, préconisées par le rapport Spinetta et prétendument écartées par le Premier ministre, le secrétaire général des cheminots CGT rappelle que la « réduction du réseau était déjà évoquée en 1967 dans le rapport Nora, puis en 1978 dans le plan Guillaumat et de manière constante dans différents textes qui posent l'équilibre financier comme objectif premier. Le problème est tout simplement pris à l'envers », fustige Laurent Brun.

Répondre aux besoins

Présentant le contre-rapport de la CGT, il a réaffirmé que les enjeux sont tout d'abord « environnementaux, d'aménagement du territoire et de développement industriel ». Le rapport Ensemble pour le fer est donc construit autour de quatre axes : « le besoin d'objectifs politiques clairs ; l'exigence de démocratisation de l'entreprise publique ; le besoin d'affecter des moyens cohérents avec les objectifs ; la nécessité d'une organisation de l'entreprise publique tournée vers l'efficacité à répondre aux besoins. »

Que faire de la dette ?

La CGT cheminots demande que la dette qualifiée d'abyssale par le gouvernement soit reprise par l'État dans une structure dite de « défaisance » pour transformer la dette du système ferroviaire en dette publique. Elle propose que cette caisse d'amortissement de la dette soit financée par des recettes issues de l'activité économique de transport et par exemple de la nationalisation des sociétés d'autoroutes. La CGT cheminots propose aussi d'affecter l'intégralité de la Taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) au financement des infrastructures de transport dont 6 milliards directement consacrés à la modernisation du réseau ferré national.

La balle dans le camp du gouvernement

Avec la publication de ce contre-rapport, la CGT cheminots entend peser dans le débat public auquel elle entend associer les usagers. Comme les autres fédérations syndicales, elle participe aux réunions dites de « concertation », mais Laurent Brun a surtout le sentiment qu'il s'agit « d'auditions ». Interrogé sur une grève à la SNCF, il a prévenu que si « le gouvernement reste dans sa logique, maintient le cap de ses propositions, sans tenir compte de ce que nous pouvons avancer en termes de propositions, on passerait de la confrontation démocratique à une confrontation sociale ».

Une éventualité qui semble assez proche puisque désormais, l'ensemble des syndicats cheminots appellent à la mobilisation le 22 mars. Le 1er mars dernier, ils ont déposé une alerte sociale, première étape pour pouvoir appeler à la grève. Ils restent en contact « étroit et quotidien », assure Laurent Brun. Les fédérations de cheminots ont convenu de se retrouver au lendemain du conseil des ministres qui doit examiner la loi d'habilitation pour réformer la SNCF par ordonnances. « Si le gouvernement devait choisir le passage en force, elles appelleraient les cheminots à agir par la grève et le Premier ministre porterait alors toute la responsabilité du conflit dur qui s'en suivrait ».