À venir
Votre identifiant correspond à l'email que vous avez renseigné lors de l'abonnement. Vous avez besoin d'aide ? Contactez-nous au 01.49.88.68.50 ou par email en cliquant ici.
HAUT
EMPLOI

Le Nord se mobilise

26 février 2016 | Mise à jour le 20 février 2017
Par | Photo(s) : Bapoushoo
Le Nord se mobilise

Un millier de personnes ont défilé dans les rues de Valenciennes ce jeudi 25 février autour de Vallourec et d'autres entreprises industrielles. Des initiatives ont eu lieu également dans le Dunkerquois. L'UD CGT du Nord appelait également les salariés des services publics à participer à ces actions avec pour mots d'ordre l'emploi, mais aussi les salaires et la protection sociale.

Vallourec, Akers, Bombardier, Alstom, Asco Industries (ex-Ascométal), Areva, Cerec, Outinor, Toyota, Renault, Sevelnord, ArcelorMittal, la liste – ici non exhaustive – des entreprises ayant pris part à la manifestation du 25 février à l'appel de la CGT (UD CGT, USTM 59 et FTM CGT) est assez impressionnante.

Devaient s'y joindre également des salariés d'EDF, et des cheminots. Les Vallourec, partis de bonne heure de Saint-Saulve, ont rejoint le rendez-vous donné à 10 heures sur la Place d'Armes avant de faire un détour symbolique sur les rails de la gare de Valenciennes, puis de se disperser en milieu de journée.

En signe de solidarité, plusieurs commerçants avaient baissé leur rideau. Simultanément, la CGT organisait des initiatives de distribution de tracts sur d'autres bassins d'emplois du département, notamment à Dunkerque, avec un rassemblement devant la raffinerie SRD. Pour la CGT, ces actions s'inscrivent dans la continuité de la journée du 26 janvier qui avait donné lieu à une grande manifestation à Lille.

UN TERRITOIRE ET TROIS FILIÈRES INDUSTRIELLES EN DANGER

Le 1er février dernier était annoncé un plan de suppression d'emplois chez Vallourec. Cela représente la disparition d'environ 1 000 emplois dans le pays et la fermeture de deux laminoirs, celui de Deville Rouen et celui de Saint-Saulve (300 emplois). Cette fermeture pourrait impacter assez rapidement l'existence même de l'aciérie de Saint-Saulve.

Mais les répercussions vont bien au-delà de Vallourec. Les autres industries implantées dans la région, à l'image d'Akers et de bien d'autres, sont en effet en danger. On touche à la cohérence industrielle des trois filières plaques tournantes de l'industrie du territoire : la sidérurgie, le ferroviaire et l'automobile. Tous ici craignent l'effet domino.

DÉLOCALISATIONS AU SERVICE DU PATRONAT

Yohann Delbauve, délégué CGT chez Vallourec, explique : « Vallourec a ouvert en 2010 une laminerie en Chine avec une capacité de 500 000 tonnes. Le groupe annonce des fermetures en France en raison de surcapacités, et la BPI va leur donner 300 millions d'euros. Dans le même temps où ils encaissent cet argent de l'État, nous apprenons qu'ils viennent d'investir 175 millions de dollars pour passer de 20 % à 70 % de participation dans cette entreprise chinoise. L'État finance donc les licenciements et la délocalisation vers la Chine au lieu d'investir dans la modernisation de notre outil ! »

CHANGER DE STRATÉGIE

« L'absence d'une véritable politique industrielle de la part du gouvernement constitue un renoncement total, alors que ces entreprises n'ont jamais touché autant d'argent public », accuse Frédéric Sanchez, secrétaire général de la Fédération CGT Métallurgie lors de cette manifestation.

Et le syndicaliste de poursuivre que la CGT ne se contente pas de dénoncer, mais propose d'autres stratégies. Dans la région, la CGT a organisé deux colloques, l'un à Dunkerque et l'autre à Somain, afin de proposer des projets innovants concrets permettant de développer les synergies entre filières industrielles et territoires.

DES INITIATIVES EN PERSPECTIVE

Dans la continuité de l'action du 25 février, une nouvelle manifestation était annoncée devant Vallourec Aulnoye-Aymeries le 5 mars pour la défense de l'emploi sur le territoire. Une initiative pour permettre l'expression de la solidarité des travailleurs et de leurs familles.

Compte tenu de l'actualité, du projet de loi El Khomri et des initiatives nationales intersyndicales qui se préparent, Frédéric Sanchez a aussi proposé d'autres actions en territoire le 9 mars, jour du Conseil des ministres. Car, souligne-t-il, « combattre le projet El Khomri, c'est développer l'emploi ».