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SÉCURITÉ SOCIALE

Les syndicats de la Sécurité sociale appellent à la grève le 18 décembre 2018

12 décembre 2018 | Mise à jour le 13 décembre 2018
Par | Photo(s) : Philippe Turpin / AFP
Les syndicats de la Sécurité sociale appellent à la grève le 18 décembre 2018

Les annonces d'Emmanuel Macron n'ont pas convaincu l'intersyndicale de la Sécurité sociale (CGT, Sud, FO, CFTC, CFE-CGC), qui a tenu une conférence de presse à Montreuil mardi 11 décembre pour appeler les employés des organismes de la Sécu à se mettre en grève le 18 décembre 2018.

L'intersyndicale de la Sécu (CGT, Sud, FO, CFTC, CFE-CGC) lance un appel à la grève le 18 décembre 2018 en direction des 160 000 salariés des organismes de Sécurité sociale. Les revendications portent en premier lieu sur les salaires, la hausse de la valeur du point, la transformation des CDD en CDI et le maintien de toutes les dispositions de la convention collective. Plus généralement, l'intersyndicale indique se mobiliser pour la pérennité du régime général de la Sécurité sociale. Bien que n'étant pas partie prenante de l'intersyndicale, la CFDT appelle aussi à la grève sur les salaires et la revalorisation de la valeur du point le 18 décembre 2018.

Depuis juillet, une intersyndicale s'est constituée à la Sécurité sociale

« Le processus de l'intersyndicale a commencé en juillet avec la sensibilisation sur la loi Macron et la mise en place des CSE [comités sociaux et économiques]. Nous dénonçons aussi des exigences accrues envers les salariés sans reconnaissance financière », explique Madeleine Mathar, de la CGT des organismes sociaux. Un tract de quatre pages – signé FO, CGT, Sud Solidaires, CFTC et CFE-CGC) – diffusé au personnel liste les menaces que la politique gouvernementale fait peser sur la Sécurité sociale. Le tract revient, entre autres, sur le danger que représente la suppression de la cotisation maladie. Mais depuis plusieurs mois, les demandes de l'intersyndicale du personnel de la Sécu pour être reçue auprès de la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, se sont heurtées à une fin de non-recevoir pour des raisons « d'agenda ».

Le gouvernement n'entend pas la colère

C'est donc le 11 décembre 2018, au lendemain des annonces d'Emmanuel Macron sur la prétendue augmentation du Smic, que l'intersyndicale CGT-SUD-FO-CFTC-CFE/CGC des personnels des organismes de sécurité sociale a décidé de tenir une conférence de presse à Montreuil. Le moins qu'on puisse dire est que la prestation du président n'a pas plus convaincu que l'attitude de sa ministre de la Santé : « Les annonces d'hier, c'est de l'enfumage plus qu'autre chose car, encore une fois, on peut se demander si on va piocher dans le salaire différé », explique Jean-Yves Delagrange pour FO, en rappelant que les exonérations de cotisations ne sont pas la solution pour le pouvoir d'achat et la Sécu.

Le gouvernement laisse aussi entendre que le recouvrement des cotisations et des impôts pourrait fusionner, ce qui de plus va amener à la disparition des URSSAFJean-Yves Delagrange

Frédéric Belouze, représentant de la CFTC, déplore quant à lui l'existence d'une médecine à deux vitesses, les praticiens pouvant avoir des honoraires plus élevés selon leur secteur, ce qui conduit des enfants à ne jamais consulter un dentiste, par exemple : « Tout cela est une question de moyens. La seule mesure concrète, c'est sur la CSG, pour les autres on ne voit pas trop comment ça va se mettre en place. La manière dont est présentée l'augmentation du Smic fait plus penser à un autofinancement et ne pose pas la question des salaires qui sont juste au-dessus. »

Jean-Paul Sarazy, de Sud Solidaires, déplore à son tour les annonces de la veille : « Il n'y a aucune réponse sur la question de la répartition plus juste des richesses. Dans la société il y a une caste de privilégiés et de gens en grande détresse. Ça se retrouve parmi les personnels de la Sécu avec des niveaux de recrutement payés en dessous du Smic qu'on est obligés de compenser. »

La CGT et SUD appellent aussi à l'action le 14 décembre 2018

Madeleine Mathar, pour la CGT des organismes sociaux, résume le sentiment général : « Ce que l'ensemble des salariés demande, c'est une revalorisation de leur salaire. Ce que les retraités demandent, c'est une augmentation de leur retraite. Mais ce n'est pas cela qui a été annoncé. »

Bien qu'elle ait une démarche à part, le fait que la CFDT lance aussi un appel à la grève le 18 décembre a réjoui les membres de l'intersyndicale, qui ont apprécié que la centrale de Laurent Berger « se raccroche » au mouvement.

En amont du 18 décembre 2018, la CGT appelle à une grève interprofessionnelle le 14 décembre 2018. Les salariés de la Sécurité sociale seront donc dans l'action dès ce vendredi à l'appel de la CGT, mais aussi de Sud Solidaires.