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EXTRÊME DROITE

Multiples attaques de groupes d'extrême droite contre des lieux de savoirs

29 mars 2018 | Mise à jour le 30 mars 2018
Par | Photo(s) : Jean-Marc Lallemand / AFP
Multiples attaques de groupes d'extrême droite contre des lieux de savoirs

L'Université Paul-Valéry de Montpellier bloquée

Le retour de la cagoule… Voilà l'ambiance que certains voudraient faire régner en France, au moment où plusieurs conflits sociaux semblent converger. Des universités sont devenues la cible de groupes d’extrême droite violents, parfois avec l'appui de responsables.

La scène est classique, en tout cas, au début. Un groupe d'étudiants décide d'occuper un des amphithéâtres de l'UFR de droit de l'Université de Montpellier, ce qui déplait au doyen de la faculté, rien de bien neuf.

Mais la suite inquiète davantage. Tout le monde a pu voir la vidéo qui montre des hommes cagoulés, armés de bâtons, en train de chasser à coups sur le corps et le visage, les étudiants présents dans l'amphithéâtre. Scène inédite en France, une démonstration remise en ordre violente, avec usage d’armes à l’Université.

Reste que le plus « innovant » dans cet épisode est l'interview diffusée sur France 3 Occitanie, du doyen de la faculté de droit qui applaudit à ce nettoyage à coups de baramines. Allant jusqu'à dire : « ils ont voulu se défendre, je ne peux pas les en blâmer » ou « Des cagoulés, j'en ai vu de temps en temps, mais ils étaient dans le clan des occupants » (de l’amphi, Ndlr).

Des violences dénoncées par la CGT

Beaucoup trop pour la CGT, et un collectif de syndicats, de l'Université qui signent ensemble un communiqué, dès le 23 mars. Ils y dénoncent les violences et appellent à une « condamnation nette et sans appel de la part de toute la communauté universitaire. » Ils demandent également « à ce que des poursuites soient engagées contre les auteurs, ainsi que leur commanditaire. Des témoignages attestent que le doyen de l'UFR de Droit était présent aux côtés des individus encagoulés. »

La Confédération avait également, le 23 mars, publié un communiqué de presse appelant notamment à faire la lumière sur les responsabilités de chacun dans ces violences.

Sans réaction dans les premiers temps, la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Frédérique Vidal, a finalement indiqué aujourd'hui — soit une semaine après les faits — que le doyen serait suspendu. La démission du doyen avait été pourtant remise avant ces réactions, le 25 mars. Elle a précédé son placement en garde à vue ainsi que celle d'un autre professeur, à la suite du dépôt de plaintes de victimes et de la Ligue de droits de l'Homme.

Des agressions mutliples avec le même schéma

Avec les attaques à Lille, et l'expédition, pour s'amuser, des gudards (membres du GUD, groupe d’extrême droite) au lycée autogéré de Paris, ces néo-fascistes font le coup de poing. Et en plus de ces attaques délibérées par les extrémistes, le milieu universitaire connait malheureusement des épisodes de violence de la part des forces de police, venues déloger avec une violence disproportionnée des étudiants mobilisés contre les choix du gouvernement pour l'enseignement supérieur.

Le site de la Fédération de l'éducation, de la recherche et de la culture-CGT a recensé des interventions de groupes violents, de charges des forces de police, ou même de menaces de responsables universitaires à l'encontre d'étudiants ou de conférence organisées au sein d'universités ces dernières semaines.

La politique « pragmatique » de l'exécutif qui tend à dissoudre les oppositions, et le climat social délétère semble donner des ailes aux réactionnaires les moins modérés et redonne le vent en poupe à des mouvements qui entendent bien en profiter. Outre ces exactions, l'extrême droite utilise son vernis social pour labourer un terrain qui lui apparait de plus en plus favorable. En témoignent les installations de locaux dans différentes villes de France, par le Bastion social, mouvement fasciste. Contre quoi se mobilisent cependant des collectifs citoyens.

 

[Mise à jour le 30 mars à 9 h 48]

À Strasbourg, des membres de Bastion social ont agressé des étudiants qui occupaient le Palais universitaire. Les forces de l’ordre appelées sur place préférant traiter les victimes avec moqueries et désinvolture. C'est la 4e agression recensée de le part de groupes d'extrême droite contre des étudiants, des lycéens ou des écoles ou universités.