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TRANSPORTS

Stop la galère sur le RER B

13 mars 2015 | Mise à jour le 15 mars 2017
Par | Photo(s) : AFP/Bertrand Guay
Stop la galère sur le RER B

À l'initiative de la CGT, du Front de gauche et du comité des usagers du RER B Nord et du MNLE, une pétition vient d'être lancée pour l'amélioration de la qualité du service public et contre le projet de liaison directe Paris-Roissy sous gestion privée.

Le projet de liaison rapide entre Paris Gare de l'Est et l'aéroport Charles de Gaulle a été relancé par l'État, Aéroport de Paris (ADP) et SNCF Réseau (RFF). La loi Macron pourrait même en imposer la mise en œuvre par ordonnance. Pour un coût estimé à près de 2 milliards d'euros, le «CDG Express» vise officiellement à améliorer la desserte vers Roissy au bénéfice des touristes aujourd'hui en butte, comme les usagers quotidiens, à la dégradation des conditions de transport sur la ligne B du RER. Pour le peu que l'on en sait, ce projet, concocté dans une grande opacité, se fixerait pour objectif le transport direct, en 20 minutes, de 7 millions de voyageurs par an, soit une moyenne de 19 000 par jour, avec une fréquence d'un train toutes les quinze minutes, au tarif de 24 euros… Compromettant la reconquête du frêt SNCF, le «CDG Express», financé notamment par SNCF Réseau, utiliserait les infrastructures publiques du réseau ferré national. Mais sa gestion ferait l'objet d'appel d'offres. Et dans le contexte actuel de mise en concurrence et de déréglementation, le privé serait évidemment le grand bénéficiaire de cette opération.

UN MILLION D'USAGERS DANS LA GALÈRE QUOTIDIENNE

Les usagers quotidiens du RER B, dont le nombre atteint un million, devraient quant à eux continuer de subir des conditions de transports de plus en plus invivables sur un réseau dont la surcharge serait encore aggravée par le «CDG Express».

Cette situation inacceptable a été une nouvelle fois dénoncée jeudi 12 mars devant la presse, par la CGT, les usagers du RER B Nord, le MNLE, le Front de gauche et plusieurs de ses élues (1). «Ensemble, usagers, salariés, population, nous exigeons que l'amélioration de la desserte vers l'aéroport Charles de Gaulle se fasse dans le cadre du service public sous maîtrise et contrôle publics, accessible à tous à la tarification publique fixée par le Syndicat des transports d'Ile-de-France (STIF)», a notamment déclaré Dominique Launay.

S'exprimant au nom des différentes organisations rassemblées, le secrétaire général de l'Union interfédérale des transports (UIT)-CGT a rappelé l'urgence de mesures qui permettraient d'endiguer, de façon durable, la dégradation permanente de la ligne B du RER. Les opérations engagées ces dernières années par la SNCF, la RATP et le STIF sous la pression des associations d'usagers, des syndicats de salariés et des élus politiques, ont très vite atteint leurs limites, face à l'augmentation du nombre de personnes contraintes à la mobilité notamment par les délocalisations d'entreprises et le prix des loyers à Paris et en petite couronne.

COÛT MODESTE MAIS EFFICACITÉ ASSURÉE

Le doublement du tunnel entre Châtelet et Gare du Nord est une clef essentielle pour améliorer la régularité sur la ligne B comme sur la ligne D, qui emprunte le même tunnel. Les pouvoirs publics doivent s'engager fermement à lancer cette opération «réclamée depuis des décennies et toujours reportée», a encore indiqué Dominique Launay, en formulant également des propositions à court terme pour améliorer rapidement le quotidien des usagers. Le bouclage de la ligne entre Roissy et Mitry-Claye (une liaison de 7,5 kilomètres qui ne nécessite pas de travaux lourds) permettrait un dégagement des trains actuellement bloqués en cas d'incident et améliorerait la desserte de l'aéroport. L'installation d'un atelier de maintenance à Mitry éviterait un rapatriement des rames jusqu'à Massy. La réalisation de travaux d'infrastructures côté sud rendrait possible la mise en service de rames à deux étages sur l'ensemble de la ligne B du RER.

RASSEMBLEMENT LE 6 MAI

Ces propositions «peuvent très rapidement se concrétiser pour un coût financier modeste au vu des sommes engagées sur d'autres projets». Leur efficacité serait d'autant plus grande qu'elle s'accompagnerait d'une modernisation du matériel roulant et d'un renforcement des personnels de la SNCF et de la RATP dans les services de maintenance comme dans les gares et les trains.
Un tract-pétition en ce sens a été distribué jeudi matin dans les gares de la ligne B du RER, à 20000 exemplaires. Cette campagne de mobilisation connaîtra un premier temps fort le 6 mai prochain, avec un rassemblement devant le siège du STIF (2) pour déposer les pétitions recueillies d'ici là.
(1) Jean-Marie Baty pour le comité des usagers et le MNLE (Mouvement national de lutte pour l'environnement), Daniel Junker pour le Front de gauche, Marianne Margaté, première adjointe à la Maire de Mitry-Mory et Charlotte Blandiot Faride, Conseillère régionale Ile-de-France, participaient avec Dominique Launay à cette rencontre
(2) Le rendez vous est fixé à 11h30 devant le siège du STIF, rue de Châteaudun – Paris 9e