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Aude, solidarité syndicale

Sophie Trochet
22 octobre 2018 | Mise à jour le 22 octobre 2018
Par | Secrétaire générale de l’union départementale CGT de l’Aude
En premier lieu, nous avons une pensée pour les victimes de la catastrophe. Certaines ont perdu la vie, d'autres ont perdu tout ou partie de leurs biens, dans un contexte économique critique pour un département parmi les plus pauvres de France.

Au lendemain des inondations, de nombreux messages de soutien de camarades sont arrivés à l'UD. Nous avons mis en place une cellule d'aide aux syndiqués sinistrés, pilotée par l'UD en lien avec les unions locales. Elle travaille avec le comité régional, la confédération et l’Avenir social, qui nous a contactés immédiatement et débloqué un fonds d’urgence.

Fonds d'urgence

Nous identifions au fur et à mesure les camarades sinistrés, et listons avec eux leurs besoins. Cela peut être du relogement, de l'aide de première urgence, du nettoyage, de l'électroménager, etc. Grâce à ce fonds d'urgence, nous pouvons très vite leur permettre de se sentir concrètement épaulés dans la catastrophe qu'ils vivent.

Nous n'oublions pas que beaucoup des gens avaient du matériel (voiture, électroménager, etc.) vétuste ou ancien, et on peut penser qu'ils ne seront pas totalement indemnisés, voire pas du tout, par les assurances. En exemple, une assurance a refusé d'indemniser une camarade qui a perdu sa voiture, à cause de son contrat au « tiers » !

Quid des salariés ?

Du côté des salariés, l’urgence aussi est de ne pas perdre un seul jour de salaire. L’alerte rouge a été donnée par la Préfecture, mais sans état d’âme, certaines directions d’entreprises mettent la pression sur les salariés pour imposer à celles et ceux qui n'ont pu se rendre à leur travail de poser des jours de RTT ou des congés payés.

Tous les secrétaires généraux de syndicats ont été contactés pour rencontrer leurs directions sur cette question. Là où la CGT est présente, les retours que nous avons sont tous positifs ! Nous avons écrit au Préfet (copie à la DIRRECTE) afin qu’il prenne la responsabilité d’imposer aux entreprises le paiement de tous les salaires, en intégralité, le code du travail n’étant pas précis à ce sujet.

L'importance des services publics

Emmanuel Macron sera présent lundi dans l’Aude. Il remerciera certainement les acteurs publics, les services de secours. Cependant, il ne parlera surement pas de sa politique destructrice des services publics, comme par exemple la fermeture du site de Météo France sur Carcassonne, et l’automatisation des bulletins météo.

Déjà 3 sites sont fermés en Occitanie, d’ici 2022, cinq autres devraient suivre. La direction de Météo-France privilégie une automatisation des prévisions en se basant sur des algorithmes. Sans intervention humaine, sans prévisionniste, les bulletins météo peuvent être erronés, car un prévisionniste local corrige les données brutes issues des modèles informatiques suivant les phénomènes qu’il a pu observer par le passé.

Que dire aussi de la disparition de nos services publics de proximité ? La baisse des dotations de l’État engendre des suppressions de postes au sein des services municipaux, et ce sont les villages qui en souffrent le plus.

Le nettoyage des fossés et des canaux de dérivation devient aléatoire, ils sont de moins en moins bien entretenus, ceci remettant en cause leur fonction d’évacuation des eaux en cas ils d’intempéries comme ce fut le cas. Les causes sont les compétences et missions de service public, de plus en plus laissé aux entreprises privées, qui n’ont d’autres soucis que la rentabilité et la recherche de profit.

Une politique aux antipodes des besoins

Tous ces choix politiques vont à l’encontre des besoins des populations, et c’est d’autant plus inadmissible lorsqu’il s’agit de la sécurité des personnes. Tous les climatologues sont pourtant d’accord pour dire que les épisodes climatiques violents devraient s’accentuer avec le réchauffement climatique. Et nous ne pouvons que le constater.

Pour nous, il est primordial que l’État, au-delà de l’aide d'urgence qu’il alloue aux sinistrés, réagisse de façon immédiate à la reconstruction des routes, des transports en commun, des écoles, des crèches… Plus largement, il est donc urgent, indispensable, de défendre nos services publics, pour lutter contre les privatisations, répondre à l’intérêt général, mais aussi pour développer l’attractivité de notre territoire et de notre tissu économique.

Inondations de l'Aude : la solidarité syndicale s'organise